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CHAPITRE 4 Item 44 – Tuméfaction pelvienne chez la femme

I. Tuméfactions pelviennes chez la femme

II. Prolapsus génitaux de la femme

Situations de départ

99. Douleur pelvienne

106. Masse pelvienne

107. Prolapsus

229. Découverte d’une anomalie pelvienne à l’examen d’imagerie médicale

Hiérarchisation des connaissances

Rang

Rubrique

Intitulé

Descriptif

Étiologies

Connaître les deux étiologies les plus fréquentes de tuméfaction pelvienne

Fibrome utérin et kyste ovarien (KO)

Étiologies

Connaître les autres causes de tuméfaction pelvienne

Grossesse avancée, tumeur utérine, annexielle, colique, rétropéritonéale, carcinose péritonéale, ascite

Épidémiologie

Fréquence des fibromes et des kystes ovariens (KO) bénins

Fibromes : 20-30 % des femmes de plus de 35 ans

KO : étiologie la plus fréquente chez la femme en période d’activité génitale

Diagnostic positif

Connaître les symptômes et les éléments de l’examen clinique liés aux fibromes

Éléments d’orientation clinique (hémorragies, douleurs, compression, infertilité)

Suivi et/ou pronostic

Connaître les principales complications des fibromes

Complications hémorragiques, douloureuses, mécaniques, gravidiques

Étiologies

Connaître les étiologies des KO

Kystes folliculaires ou lutéiniques

Diagnostic positif

Connaître les symptômes et les éléments de l’examen clinique liés aux KO

Éléments d’orientation clinique (asymptomatique, douleur, saignement)

Étiologies

Savoir différencier kystes fonctionnel et organique

Suivi et/ou pronostic

Connaître les principales complications des KO

Torsion, hémorragie, rupture, compression, infection génitale haute compliquée, complications obstétricales

Identifier une urgence

Savoir évoquer une torsion d’annexe

Examens complémentaires

Connaître les deux principaux examens radiologiques complémentaires à réaliser en cas de tuméfaction pelvienne et leur hiérarchisation (1re-2e intention)

Échographie et IRM abdominopelviennes

Définition

Définir le prolapsus génital de la femme

Hernie d’organes à travers le vagin

Définition

Définir les différents compartiments du prolapsus

Cystocèle, hystérocèle ou prolapsus utérin, rectocèle, élytrocèle

Diagnostic positif

Citer les diagnostics différentiels du prolapsus génital de la femme

Kyste vaginal, fibrome de la cloison vésicovaginale, prolapsus rectal

Épidémiologie

Connaître la fréquence du prolapsus

30 à 50 % des femmes

Diagnostic positif

Connaître les signes cliniques du prolapsus

Sensation de boule vaginale. Savoir que les signes associés génito-urinaires et sexuels ne sont pas spécifiques du prolapsus ; le prolapsus n’est a priori pas douloureux

Vignette clinique

Une patiente de 54 ans consulte en service d’urologie car elle a une sensation de boule dans le vagin. Elle a pour principaux antécédents une appendicectomie et une hypertension artérielle traitée. Elle a 3 enfants nés par voie basse avec des poids de naissance de 3 000 g à 3 700 g. Elle n’a pas eu d’autre grossesse. Elle mesure 165 cm pour un poids de 80 kg. Elle travaille comme secrétaire dans un cabinet médical.

Elle décrit l’apparition de cette boule vaginale depuis 6 mois, progressive. Elle est parfois gênée pour uriner avec besoin de pousser pour uriner en fin de journée. Cette boule vaginale sort principalement en fin de journée et ne la gêne pas la nuit ou en matinée. S’y associe une sensation de pesanteur pelvienne gênante, bien qu’elle ne présente pas de vraie douleur.

Sur le plan digestif elle ne présente pas de gêne particulière.

Sur le plan génitosexuel, elle vous rapporte être gênée par la présence de cette boule vaginale lors des rapports bien qu’ils ne soient pas douloureux.

Les réponses de la patiente au questionnaire de symptômes PFDI-20 retrouvent un inventaire des symptômes de prolapsus génital à 25/100, un inventaire des symptômes colorectaux et anaux à 0/100 et un inventaire des symptômes urinaires à 17/100 soit un total de 42/300 (voir annexe 4.1).

Vous réalisez un examen clinique en position gynécologique avec une seule valve du spéculum au repos puis en poussée abdominale, vessie pleine. Vous retrouvez un bombement de la paroi antérieure du vagin correspondant à une cystocèle, une absence d’anomalie du col utérin ou de la paroi postérieure. Vous cotez cette cystocèle selon la classification de Baden-Walker au stade C2H0R0.

Il n’y a pas de prolapsus rectal associé. Vous réalisez un test à la poussée et à la toux, prolapsus extériorisé puis réduit, ne retrouvant pas de fuites urinaires. Le toucher vaginal est sans particularité.

Devant la symptomatologie urinaire décrite par la patiente, vous faites réaliser une échographie rénovésicale qui ne retrouve pas d’anomalie rénale ou vésicale, pas de dilatation des cavités pyélocalicielles, pas d’image lithiasique et une absence de résidu post-mictionnel.

L’ensemble de ces éléments vous conforte dans votre diagnostic de prolapsus de l’étage antérieur (cystocèle) non compliqué. Vous rassurez votre patiente sur le caractère bénin de cette pathologie et son évolution lente. Elle est cependant gênée par cette cystocèle et souhaite une prise en charge.

Vous lui proposez dans un premier temps :

 

  • des règles hygiénodiététiques : perte de poids et alimentation équilibrée, activité physique et éducation thérapeutique au comportement mictionnel et défécatoire ;
  • vous lui proposez par ailleurs des séances de rééducation périnéale ;
  • enfin, vous proposez si elle souhaite la mise en place d’un pessaire ;
  • en première intention, il n’existe pas d’indication à une prise en charge chirurgicale si la gêne fonctionnelle est peu importante et que le stade du prolapsus est avancé.

 

I. Tuméfactions pelviennes chez la femme

A. Étiologies


 Les deux tuméfactions pelviennes les plus fréquentes chez la femme sont le fibrome utérin et le kyste de l’ovaire, sans oublier la grossesse à laquelle il faut toujours penser chez une femme en période d’activité génitale.

Il faudra donc en premier lieu éliminer une grossesse par l’examen clinique et l’interrogatoire, puis par un dosage des hCG systématique, et enfin par une échographie pelvienne.

B. Diagnostics différentiels

Les autres étiologies de tuméfaction pelvienne chez la femme peuvent être tubaires (hydrosalpinx, bloc adhérentiel post-infectieux, kyste vestigial ou du mésosalpinx), péritonéales (endométriose du cul-de-sac de Douglas), digestives (cancer du côlon ou du sigmoïde, sigmoïdite).

1. Autres causes de tuméfaction pelvienne d’origine utérine

Elles sont rarement à l’origine d’une tumeur pelvienne (en dehors de la grossesse) :

•     le cancer de l’endomètre (cf. Item 300 – Tumeurs du col utérin, tumeur du corps utérin) : il s’agit d’une cause très rare, correspondant alors le plus souvent à une tumeur endocavitaire avec sténose du col et rétention intra-utérine entraînant la palpation d’une masse pelvienne par hématométrie et parfois pyométrie ;

•     l’adénomyose, rarement car l’utérus ne dépasse pas le double de sa taille habituelle et est rarement palpable ;

•     la grossesse.

2. Autres causes de tuméfaction pelvienne d’origine ovarienne

Le cancer de l’ovaire (cf. Item 306 – Tumeurs de l’ovaire). Il est rare avant la ménopause mais possible. Il se révèle parfois par une masse pelvienne ou par des signes digestifs de carcinose ou de compression.

L’endométriose accompagnant un endométriome qui est le révélateur de la maladie sous-jacente.


C. Fibrome utérin

1. Épidémiologie

C’est la plus fréquente des tumeurs de l’utérus ; 20 à 30 % des femmes de plus de 35 ans en sont atteintes.

Lorsqu’il est palpable, il est le plus souvent sous-séreux (types 5, 6 et 7 classification FIGO, fig. 4.1) ou interstitiel (types 3, 4).

Dans 50 % des cas, ces fibromes sont découverts de façon fortuite (examen clinique, échographie, etc.).

 

Fig. 4.1. Différents types de myomes.

Source : schéma repris de Munro MG, et al. FIGO classification system (PALM-COEIN) for causes of abnormal uterine bleeding in nongravid women of reproductive age. Int J Gynecol Obstet 2011 : 113(1) : 3-13. © 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

2. Présentation clinique

Le fibrome utérin se manifeste le plus souvent par des ménorragies (règles augmentées en durée et abondance) qui sont le signe révélateur et le plus pathognomonique. Ces hémorragies sont parfois directement en rapport avec le fibrome s’il est sous-muqueux, mais résultent aussi des modifications de la cavité utérine qui est agrandie par les myomes interstitiels altérant la contractilité du myomètre. Parfois, l’hyperplasie endométriale est associée dans un contexte d’insuffisance lutéale et majore les saignements.

Des métrorragies peuvent être associées, on parle alors de ménométrorragies.

Des dysménorrhées peuvent également exister. Elles peuvent être liées à un fibrome du col ou de l’isthme gênant l’évacuation du flux menstruel.

La patiente peut percevoir une pesanteur pelvienne, avec parfois des symptômes en relation avec une compression des organes de voisinage (syndrome d’hyperactivité vésicale, constipation), une perception d’une masse abdominale d’apparition progressive et parfois des douleurs pelviennes liées à des complications ou troubles vasculaires associés.

3. Complications

Le fibrome utérin peut être le siège de complications :

•     hémorragiques : un fibrome sous-muqueux peut être responsable d’une hémorragie plus importante, notamment en présence d’un dispositif intra-utérin, pouvant entraîner une anémie microcytaire hyposidérémique. Les autres types de fibromes (sous-séreux ou interstitiels) sont moins pourvoyeurs de saignements hémorragiques ;

•     douloureuses : la nécrobiose aseptique est la principale cause de douleurs en cas de fibrome et est secondaire à une ischémie de celui-ci. Elle se caractérise par des douleurs pelviennes intenses, une fièvre entre 38 et 39 °C, parfois des métrorragies de sang noirâtre.

L’examen clinique peut retrouver une augmentation du fibrome, avec une douleur à la palpation. L’échographie retrouve classiquement une image en cocarde avec une hyperéchogénicité centrale. Plus rarement, il peut s’agit d’un fibrome sous-séreux pédiculé ou de l’accouchement par le col d’un fibrome pédiculé sous-muqueux avec des coliques expulsives ;

•     mécaniques. Il s’agit essentiellement de complications à type de compression :

–     vésicale (rétention d’urines),

–     rectale (« faux besoins »),

–     veineuse pelvienne, pouvant entraîner thrombose ou œdèmes des membres inférieurs, plus rarement des phlébites,

–     nerveuse responsable de sciatalgie, à la face postérieure de la cuisse, ou névralgie obturatrice, à la face interne de la cuisse,

–     urétérale : responsable d’une urétéro-hydro-néphrose, voire de coliques néphrétiques ou de pyélonéphrites ;

•     malignes (transformations). Le lien myome-sarcome est incertain et aucune filiation à ce jour n’a été démontrée ;

•     gravidiques. Les complications sont multiples pendant la grossesse, souvent peu importantes et à faible retentissement une fois la grossesse installée. Ce sont :

–     la stérilité et les avortements spontanés à répétition, notamment en cas de fibrome sous-muqueux,

–     la nécrobiose, avec menace d’accouchement prématuré et risque de prématurité,

–     la localisation prævia gênant un accouchement par voie basse,

–     la présentation dystocique en cas de fibrome volumineux (interstitiel),

–     la dystocie dynamique ou l’hémorragie de la délivrance liée à une mauvaise rétraction utérine.


D. Kyste ovarien

1. Épidémiologie

Les kystes fonctionnels de l’ovaire constituent la plus fréquente des tuméfactions pelviennes de la femme en période d’activité génitale. Ils correspondent à des kystes folliculaires ou à des kystes lutéiniques (du corps jaune) dont la régression est le plus souvent spontanée. Les kystes organiques sont le plus souvent bénins.

Vingt pour cent des tumeurs ovariennes sont malignes ou borderline et le risque de cancer augmente avec l’âge.

2. Présentation clinique

Il n’existe pas de symptomatologie spécifique des kystes de l’ovaire.

Les signes d’appel principaux sont :

•     des douleurs pelviennes unilatérales modérées, généralement à type de pesanteur ;

•     des métrorragies ;

•     une pollakiurie ou des troubles digestifs par compression. Selon l’étiologie, il est possible de retrouver certains symptômes évocateurs comme l’association à des dysménorrhées et dyspareunies pour l’endométriome.

Mais dans plus de 50 % des cas, le kyste de l’ovaire est latent et est découvert lors d’un examen clinique ou d’une échographie réalisée pour une autre raison. Parfois, le kyste de l’ovaire est découvert à l’occasion d’une complication.

3. Complications des kystes ovariens

Torsion

Elle survient surtout pour les kystes lourds (dermoïdes, mucineux), ou les kystes munis d’un pédicule très fin (kyste du paraovaire).

Le tableau clinique est caractéristique :

•     une douleur pelvienne aiguë : il s’agit d’un coup de tonnerre dans un ciel serein. La douleur abdominopelvienne débute brutalement d’une seconde à l’autre et ne cède pas, allant en s’amplifiant. Elle est associée à des vomissements et à des nausées. Souvent, des épisodes de subtorsion ont précédé l’accident aigu ;

•     l’examen abdominal retrouve un tableau de défense abdominopelvienne généralisée ;

•     l’examen gynécologique note un cul-de-sac extrêmement douloureux. Il n’y a pas de signe infectieux, ni de signe pouvant faire évoquer une occlusion ;

•     l’échographie montre une image latéro-utérine. Le Doppler peut montrer l’arrêt de la vascularisation au niveau des pédicules utéro-ovariens et infundibulopelviens mais c’est un signe inconstant ;

•     une intervention est nécessaire en urgence pour détordre l’ovaire ou l’annexe et retirer le kyste.

 

Hémorragie intrakystique

Elle survient souvent dans des kystes fonctionnels.

Elle se caractérise par :

•     l’apparition d’un syndrome douloureux pelvien à début rapide ;

•     l’examen clinique trouve une défense dans l’une des deux fosses iliaques. L’un des culs-de-sac est comblé et douloureux ;

•     l’échographie met en évidence un kyste à contenu très finement échogène si l’examen est réalisé tôt après l’accident ou hétérogène si l’examen est réalisé plus tard. Il est fréquent d’observer un épanchement péritonéal associé.

Ici encore, le traitement chirurgical peut s’imposer soit afin de confirmer le diagnostic et d’éliminer une torsion, soit afin d’arrêter l’hémorragie et de traiter le kyste.

Souvent, si l’hémorragie est intrakystique, elle est modeste et une simple surveillance suffit.

 

Rupture du kyste de l’ovaire

Elle complique souvent l’hémorragie et/ou la torsion. Le tableau est globalement superposable à celui de l’hémorragie.

L’échographie peut orienter le diagnostic en montrant un épanchement péritonéal peu abondant si c’est juste le kyste qui est rompu, ou plus abondant s’il y a un hémopéritoine associé. L’intervention est souvent évitable devant une amélioration progressive sans déglobulisation ; elle nécessite parfois une surveillance de 24 heures ; en cas de doute sur un hémopéritoine, la cœlioscopie confirme le diagnostic et permet le traitement.

Infection génitale haute compliquée (abcès ovarien)

Elle est soit secondaire à un tableau de pelvipéritonite d’origine génitale, soit secondaire à une ponction ovarienne échoguidée pour traitement d’un kyste ou prélèvement ovocytaire.

Son tableau est caractéristique avec : hyperthermie, contractures pelviennes voire douleurs abdominales diffuses, hyperleucocytose. Ici encore, l’intervention s’impose afin de confirmer le diagnostic, de réaliser la toilette péritonéale et le drainage de l’abcès. L’abcès ovarien contrairement à l’abcès tubaire est très rare.

Compression d’organes pelviens

Les compressions d’organes pelviens (vésicale, rectale, veineuse, urétérale) sont rares.

Complications obstétricales

Un gros kyste enclavé dans le cul-de-sac de Douglas peut être responsable d’un obstacle prævia gênant la descente de la tête fœtale. Dans ce cas, on peut être amené à réaliser une césarienne.

Au début de la grossesse, on peut mettre en évidence un kyste ovarien ; les complications sont plus fréquentes pendant la grossesse. La conduite à tenir est spécifique pendant la grossesse (abstention jusqu’à 16 SA pour éliminer les kystes fonctionnels les plus fréquents ; le plus souvent, surveillance mais parfois exploration chirurgicale cœlioscopique au début du 2e trimestre en cas de persistance de tumeur de grande taille, de suspicion de tumeur maligne ou de symptômes).

 

E. Diagnostic d’une tuméfaction pelvienne chez la femme

1. Interrogatoire

L’interrogatoire précise :

•     les antécédents :

–     salpingite, leucorrhées fréquentes,

–     contraception par stérilet qui oriente vers une étiologie infectieuse,

–     endométriose,

–     régularité des cycles et date des dernières règles ;

•     la nature des douleurs pelviennes associées :

–     uni- ou bilatérales,

–     cycliques (place dans le cycle) ou non cycliques (permanentes ou intermittentes),

–     intensité ;

•     les hémorragies génitales :

–     ménorragies,

–     métrorragies ;

•     les troubles digestifs :

–     troubles du transit,

–     rectorragies ;

•     les troubles urinaires.

2. Examen clinique

Toucher vaginal

Le toucher vaginal est le temps essentiel de l’examen clinique car il permet d’orienter le diagnostic même s’il est souvent peu contributif en raison de la douleur. Le toucher est bimanuel avec la main abdominale pour voir la mobilisation de la masse. Son but est d’objectiver la masse et de déterminer si elle est dépendante ou non de l’utérus.

 

Utérus globalement augmenté de volume

Un utérus globalement augmenté de volume correspond le plus souvent à un ou à des fibromes interstitiels ou sous-séreux (dimensions en centimètres, régularité des contours ou existence de voussures qui déforment ses contours).

Il faut cependant savoir reconnaître un utérus gravide augmenté de volume et mou dans un contexte de retard de règles.

De même, il ne faut pas se laisser abuser par un globe vésical et toujours examiner les patientes après les avoir fait uriner.

 

Masse latéro-utérine

Elle peut être dépendante ou non de l’utérus.

Elle est dépendante de l’utérus (ex. : fibrome utérin) :

•     car elle est en continuité avec lui, non séparée de lui par un sillon et elle transmet ainsi à la main abdominale les mouvements imprimés au col utérin par les doigts vaginaux et vice versa ;

•     le toucher vaginal précise sa taille approximative et la régularité de ses contours si la patiente est mince ;

•     elle correspond le plus souvent à un fibrome sous-séreux sessile dont les contours sont réguliers (mais il peut s’agir d’une autre pathologie adhérente à l’utérus, cancer de l’ovaire, endométriose, bloc adhérentiel infectieux ; dans ce cas, cette masse est plus volontiers irrégulière).

Elle est indépendante de l’utérus (ex. : kyste de l’ovaire) :

•     car elle est séparée de lui par un sillon et qu’elle ne transmet pas à la main abdominale les mouvements imprimés au col utérin par les doigts vaginaux et vice versa ;

•     le toucher vaginal précise là encore sa taille et ses caractéristiques :

–     soit régulière et mobile orientant vers un kyste de l’ovaire ou un fibrome pédiculé,

–     soit irrégulière et fixée orientant vers un cancer de l’ovaire, une endométriose ou une infection.

 

Masse du cul-de-sac de Douglas

Elle est :

•     soit fixée et aux contours mal limités orientant vers un cancer de l’ovaire, une endométriose, voire un cancer digestif ;

•     soit régulière, plus ou moins mobile, correspondant à une lésion bénigne prolabée dans le cul-de-sac ; là encore, il ne faut pas la confondre avec un fécalome, un cæcum dilaté ou un rectosigmoïde plein et, au moindre doute, il faut réexaminer la patiente après un lavement.

 

Examen abdominal

L’examen abdominal :

•     palpe parfois le pôle supérieur de la tuméfaction quand elle est de grande taille et en précise alors la régularité des contours ;

•     recherche une ascite ;

•     recherche une hépatomégalie.

Ascite et hépatomégalie, associées à une tuméfaction irrégulière, orientent vers un cancer de l’ovaire.

 

Toucher rectal

En cas de rectorragies et de tumeur fixée dans le cul-de-sac de Douglas, le toucher rectal recherche une tumeur rectale.

 

3. Examens complémentaires

 

L’échographie pelvienne par voie transpariétale et par voie transvaginale est l’examen complémentaire à demander en premier. Elle permet de préciser la structure de la tumeur, solide, liquide ou hétérogène, de la mesurer et de la localiser.

 

Tumeurs utérines

Tuméfactions solides

Les tuméfactions solides correspondent le plus souvent à des fibromes utérins et l’échographie en précise la taille, le nombre et la localisation par rapport à l’utérus, établissant une cartographie de l’utérus et permettant de donner la classification FIGO (cf. fig. 4.1). L’IRM est l’examen de seconde intention lorsque l’échographie est insuffisante, ou devant toute masse de plus de 10 cm ou tous fibromes en nombre supérieur à 5 et devant toutes masses complexes ou indéterminées par échographie.

Tuméfactions hétérogènes, mixtes ou multiloculaires solides

Une masse utérine évoquera parfois une dégénérescence du myome après nécrose ou après traitement, c’est souvent la nécrobiose ; une partie du myome se liquéfie et devient kystique. Il peut aussi s’agir d’un sarcome, plus rarement d’un adénomyome – forme localisée d’une endométriose utérine.

 

Tuméfactions ovariennes

 

Tuméfactions solides

Les tumeurs solides de l’ovaire sont par définition suspectes. Mais ce ne sont pas toujours des tumeurs malignes. Elles justifient une imagerie par résonance magnétique (IRM). Ce sont les fibromes ovariens et les fibrothécomes. Ils sont néanmoins rarement très volumineux. Certaines tumeurs malignes sont solides à l’échographie, c’est souvent le cas des métastases. Certaines tumeurs séreuses sont aussi solides.

 

Tuméfactions hétérogènes, mixtes ou multiloculaires solides

Les tumeurs mi-solides mi-liquides à l’échographie sont souvent suspectes. La zone solide est souvent signe de tumeur maligne. Quelques tumeurs bénignes peuvent néanmoins avoir cette forme. Le kyste dermoïde de l’ovaire donne fréquemment un aspect hétérogène à l’échographie avec des zones internes hyperéchogènes de forme arrondie.

L’IRM permettra de faire le différentiel ; elle est recommandée après l’échographie.

 

Tuméfactions liquidiennes

Les tuméfactions liquidiennes entraînent moins de difficultés diagnostiques. Elles sont uniloculaires ou multiloculaires liquides. L’échographie permet le diagnostic différentiel avec :

•     le kyste sous-tubaire ou vestigial : image liquidienne distincte de l’ovaire, mobilisable indépendamment de lui ;

•     l’hydrosalpinx : image liquidienne allongée à paroi épaisse avec souvent des cloisons tronquées distinctes de l’ovaire.

Ce sont les kystes fonctionnels persistants ou des tumeurs bénignes de l’ovaire, cystadénome séreux ou mucineux et endométriome.

En cas d’image anéchogène sphérique ou de kyste uniloculaire liquide siégeant dans un ovaire, l’échographie recherche des critères de bénignité :

•     image uniloculaire ;

•     ou image pluriloculaire mais avec une cloison très fine (< 3 mm) ;

•     absence d’écho interne (végétations) ;

•     bords bien définis ;

•     vascularisation périphérique, régulière, avec index de résistance > 0,50 ;

•     kyste de moins de 7 cm ;

•     absence d’ascite.

Si tous les critères de bénignité sont réunis, il faut :

•     contrôler par une nouvelle échographie à trois mois qu’il ne s’agit pas d’un kyste fonctionnel. Dans ce cadre, il n’y a aucune indication à un blocage ovarien ;

•     si au bout de 3 mois le kyste n’a pas disparu, c’est qu’il est probablement organique et mérite surveillance ou ablation percœlioscopique.

Si tous les critères de bénignité ne sont pas réunis, il faut pratiquer une IRM ou une cœlioscopie.

 

II. Prolapsus génitaux de la femme

 

A. Définitions et diagnostics différentiels

1. Définitions des éléments du pelvis et du périnée

Le pelvis est un compartiment de la cavité abdominale situé entre le détroit supérieur (ligne entre le bord supérieur du pubis et le promontoire) et le plancher pelvien musculaire principalement représenté par le muscle levator ani (fig. 4.2).

Le périnée est situé au-dessous du pelvis (sous le plan du muscle levator ani). Il contient l’orifice vulvaire, l’orifice anal et les fosses ischiorectales.

Chez la femme, le pelvis contient d’avant en arrière le bas appareil urinaire (urètre, vessie, portion terminale des uretères), l’appareil génital (ovaires, trompes, utérus et vagin) et une partie de l’appareil digestif (rectum, canal anal ; il n’est pas rare que la boucle sigmoïdienne descende dans le pelvis de même que le cæcum et l’appendice).

Le plancher pelvien est défini comme l’ensemble des structures musculo-aponévrotiques fermant en bas le petit bassin (ou pelvis).

Les troubles de la statique pelvienne et le prolapsus apparaissent lorsque l’équilibre anatomique et mécanique entre pression abdominale et force de résistance périnéale est rompu. Cette diminution de résistance du plancher pelvien résulte d’une altération du tissu de soutien conjonctif et musculaire, des lésions de dénervation liées à l’âge, aux grossesses, aux accouchements et à des facteurs génétiques.

 

Fig. 4.2. Rappel de l’anatomie du pelvis (A) et du périnée (B).

Source : Gray’s Anatomie pour les étudiants, 2e édition, © 2010, 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés pour la traduction française.

2. Définition du prolapsus

Le prolapsus génital de la femme est une protrusion d’un ou plusieurs organes pelviens dans la cavité vaginale, voire extériorisés par l’orifice vulvaire, apparaissant ou s’accentuant à la poussée abdominale.

Cette protrusion se fait dans une hernie de la paroi vaginale (colpocèle) qui peut intéresser sa face antérieure, sa face postérieure ou son apex.

Les organes intéressés par le prolapsus génital de la femme en fonction du niveau de la colpocèle sont (fig. 4.3) : 

•     colpocèle antérieure : la vessie, constituant ainsi une cystocèle (1) ;

•     colpocèle apicale : l’utérus, constituant une hystéroptose ou hystérocèle, ou lorsque l’utérus est absent, le fond vaginal et le contenu abdominal sus-jacent (2) ;

•     colpocèle postérieure :

–     le rectum, constituant une rectocèle (4),

–     le contenu abdominal par l’intermédiaire du cul-de-sac de Douglas : l’élytrocèle (il peut s’agir des anses intestinales [entérocèle] grêles ou coliques [sigmoïde], de l’épiploon, etc.) (3).

 

Fig. 4.3.  Les différents types de prolapsus.

Source : Rééducation de la fonction périnéale, par Hélène Colangeli-Hagège. Elsevier Masson, 2023. Dessins de Carole Fumat.

3. Diagnostics différentiels

•     Il doit être différencié du prolapsus rectal qui est une protrusion du conduit digestif dans le canal anal qui s’extériorise par l’anus (fig. 4.4), qui peut cependant être associé au prolapsus génital.

•     Les tumeurs de la paroi vaginale antérieure : kystes, fibromes, rares tumeurs malignes, diverticules de l’urètre, fibromes du col utérin, etc. Le toucher vaginal perçoit une masse qui n’existe pas dans le prolapsus.

B. Épidémiologie des prolapsus génitaux de la femme

Le symptôme le plus corrélé à la présence d’un prolapsus génital (pelvic organ prolapse [POP]) est la « vision » ou la « sensation » d’une boule vaginale. En langage courant, les patientes parlent de « descente d’organe ».

Les prolapsus des organes pelviens sont fréquents. Leur prévalence est de 2,9 à 11,4 % lorsqu’on utilise un questionnaire pour le dépistage. Les questionnaires ne permettent de dépister que les prolapsus symptomatiques tandis que l’examen clinique est descriptif de l’anatomie et évalue la prévalence des prolapsus de 31 à 97 %. Cela souligne qu’il existe un nombre important de POP non symptomatiques. Cette prévalence augmente avec l’âge jusqu’à 50 ans. À partir de 50 ans, la prévalence stagne et c’est le grade du prolapsus qui augmente alors avec l’âge.

Les facteurs de risque modifiables d’un POP sont :

•     toux chronique ;

•     facteurs de risque gastroentérologiques : troubles chroniques de l’exonération (constipation terminale ou dyschésie) et, en règle générale, toutes les poussées abdominales chroniques ;

•     poussée abdominale lors de la miction ;

•     port de charges lourdes ;

•     obésité ;

•     sédentarité.

Les facteurs de risques non modifiables d’un POP sont :

•     âge physiologique ;

•     facteurs de risque gynécologiques : ménopause, hypoestrogénie ;

•     facteurs de risque obstétricaux : la grossesse, l’accouchement par voie basse (poids du fœtus > 4 kg, manœuvres instrumentales), la multiparité ;

•     facteur de risque chirurgical : hystérectomie ;

•     antécédents familiaux de prolapsus (prédisposition génétique) ;

•     origines : les Caucasiennes et Hispaniques auraient plus de prolapsus que les Afro-Américaines ;

•     maladies du collagène (ex. : maladie d’Ehler-Danlos) ;

•     atteintes neurologiques du plancher pelvien avec dénervations (spina bifida, syndrome de la queue-de-cheval…).

 

C. Diagnostic des prolapsus génitaux de la femme

 

Le diagnostic est avant tout clinique +++. 

1. Interrogatoire

Le symptôme central du prolapsus est une sensation de « boule intravaginale » majorée en position debout et en fin de journée pouvant être associée à une pesanteur pelvienne. Attention : le prolapsus n’est pas douloureux. La conjonction d’une douleur pelvienne et d’un prolapsus n’implique pas que le prolapsus est responsable de la douleur ; gêne et pesanteur sont bien distinctes d’une douleur. À des stades avancés, le POP se présente sous la forme d’une boule vaginale extériorisée en permanence, qui peut être le siège de lésions inflammatoires ou ulcérées.

Les symptômes pelviens associés et pouvant amener à découvrir un prolapsus sont :

•     des symptômes urinaires :

–     un syndrome d’hyperactivité vésicale avec urgenturie voire incontinence urinaire par urgenturie peut être associé au prolapsus génital. Le lien physiopathologique n’est pas clairement élucidé et la relation causale entre le prolapsus et ces symptômes n’est pas systématique,

–     aux stades plus avancés, c’est la mauvaise vidange vésicale qui domine : dysurie et résidus post-mictionnels, infections urinaires récidivantes, à l’extrême rétention urinaire et mictions par regorgement. Des manœuvres digitales de réintégration du prolapsus peuvent être nécessaires pour permettre la miction. Ces symptômes sont liés à la plicature ou la compression de l’urètre lors de l’extériorisation du prolapsus, avec un effet « pelote » qui équivaut à un obstacle sous-vésical,

–     un cas particulier rare et classique doit être cité : l’insuffisance rénale obstructive par plicature urétérale bilatérale en cas de grand prolapsus vésical ;

•     des symptômes digestifs dans la rectocèle : constipation terminale appelée dyschésie qui peut conduire à la nécessité de manœuvres digitales de réintégration du prolapsus pour permettre l’exonération, faux besoins pouvant conduire à des épisodes d’incontinence fécale surtout en présence d’un fécalome associé à une fausse diarrhée du constipé ;

•     des symptômes génitosexuels : dyspareunie, sensation de béance vulvaire conduisant à un arrêt de l’activité sexuelle.

Ces symptômes peuvent être retrouvés en présence d’un prolapsus mais ne sont pas spécifiques de celui-ci. Seule la sensation de boule intravaginale est spécifique du prolapsus.

Il convient de rechercher la chronologie des événements en cas de dysurie et de dyschésie, car une poussée abdominale chronique liée à une dyschésie ou à une dysurie préexistante peut être responsable de l’apparition secondaire d’un prolapsus et peut favoriser sa récidive. Par ailleurs, il convient d’évaluer le handicap induit et le retentissement sur la qualité de vie avec des questionnaires validés tels que le PFDI-20 (Pelvic Floor Distress Inventory) (annexe 4.1).

2. Examen clinique d’un prolapsus

Il a deux objectifs.

•     Le principal est d’affirmer le prolapsus et d’analyser le ou les compartiments prolabés. Il repose sur l’examen au spéculum avec une seule valve refoulant à tour de rôle la paroi vaginale antérieure puis postérieure, puis les deux pour visualiser le col utérin et en demandant à la patiente de pousser. L’examen sera réalisé en position gynécologique puis debout si besoin. On explore ainsi :

–     le compartiment antérieur : vésical ;

–     le compartiment moyen : utérin ou dôme vaginal si antécédent d’hystérectomie ;

–     le compartiment postérieur : anorectal ;

–     le compartiment postérosupérieur (cul-de-sac postérieur), péritonéal (cul-de-sac de Douglas) accompagné parfois d’anses grêles ;

–     la trophicité vaginale, la présence ou non d’une béance vulvaire et la qualité fonctionnelle des muscles du plancher pelvien.

•     Le deuxième est de rechercher des signes fonctionnels urinaires associés, notamment une incontinence urinaire à l’effort masquée par le prolapsus. (On réalisera un test d’effort de poussée abdominale et de toux vessie pleine et prolapsus réduit.) Il n’y a pas de lien direct entre POP et incontinence urinaire d’effort mais des facteurs de risque communs expliquent la possible association des deux pathologies. La plicature de l’urètre (fig. 4.5), ou l’effet pelote, qui peut être responsable de dysurie peut également masquer une faiblesse de l’appareil sphinctérien urétral ou une mobilité excessive de l’urètre. Si on ne reconnaît pas cette situation, le traitement du prolapsus peut provoquer l’apparition d’incontinence urinaire d’effort qui peut être vécue comme une complication et un échec thérapeutique par la patiente.

Enfin, il faut réaliser un toucher vaginal et un toucher rectal pour éliminer toute autre pathologie gynécologique ou digestive et s’assurer des résultats des derniers frottis cervicovaginaux.

Il est important de noter que les signes fonctionnels urinaires associés ne sont pas forcément liés au prolapsus et ne sont pas spécifiques du prolapsus. Il faudra par ailleurs bien expliquer à la patiente que le traitement du prolapsus (notamment chirurgical) corrigera la sensation de boule vaginale mais ne corrige pas toujours les signes fonctionnels urinaires associés, qui peuvent être indépendants.

Au terme de l’examen clinique (et parfois radiologique), on identifie le ou les prolapsus (cf. fig. 4.2) :

•     prolapsus de l’étage antérieur, se présentant à l’examen clinique comme un bombement de la paroi antérieure du vagin (c’est une colpocèle antérieure) qui contient la vessie : c’est une cystocèle (1) (fig. 4.6) ;

•     prolapsus de l’étage moyen avec descente du col utérin voire éversion complète de l’utérus : c’est une hystérocèle (2) (fig. 4.7) ;

•     prolapsus de l’étage postérieur, se présentant à l’examen clinique comme un bombement de la paroi postérieure du vagin (colpocèle postérieure) qui peut contenir le rectum : rectocèle (4) (fig. 4.8).

 

Fig. 4.5. La plicature, ou effet pelote, expliquant le mécanisme d’obstruction vésicale pouvant être responsable de dysurie ou masquer une incontinence urinaire à l’effort.

Source : illustration dessinée par Carole Fumat.

Photo5

Fig. 4.6.  Cystocèle.

 

Fig. 4.7. Hystérocèle. 

 

Fig. 4.8.  Rectocèle.



Résumé

Rang

Descriptif

Connaître les deux étiologies les plus fréquentes de tuméfaction pelvienne : les deux tuméfactions pelviennes les plus fréquentes chez la femme sont le fibrome utérin et le kyste de l’ovaire, sans oublier la grossesse à laquelle il faut toujours penser chez une femme en période d’activité génitale

Connaître les autres causes de tuméfaction pelvienne :

– origine tubaire (hydrosalpinx, bloc adhérentiel post-infectieux, kyste vestigial ou du mésosalpinx), péritonéale (endométriose du cul-de-sac de Douglas), digestive (cancer du côlon ou du sigmoïde, sigmoïdite)

– origine utérine : cancer de l’endomètre, adénomyose et grossesse

– origine ovarienne : cancer de l’ovaire, endométriose

Connaître la fréquence des fibromes : c’est la plus fréquente des tumeurs de l’utérus ; 20 à 30 % des femmes de plus de 35 ans en sont atteintes

Connaître les symptômes liés aux fibromes :

– le fibrome utérin se manifeste le plus souvent par des ménorragies, qui sont le signe révélateur et le plus pathognomonique

– il peut aussi se manifester par des métrorragies, une dysménorrhée, une pesanteur pelvienne, ou des symptômes en relation avec une compression des organes de voisinage, une perception d’une masse abdominale d’apparition progressive et parfois des douleurs pelviennes liées à des complications ou troubles vasculaires associés

Connaître les complications possibles des fibromes :

– le fibrome peut être le siège de complications hémorragiques douloureuses (nécrobiose aseptique en particulier), et mécaniques, essentiellement par compression des organes de voisinage

– on peut également observer des complications gravidiques : stérilité, nécrobiose aseptique avec risque d’accouchement prématuré, et des complications au cours de l’accouchement

Connaître la fréquence des kystes ovariens :

– les kystes fonctionnels de l’ovaire constituent la plus fréquente des tuméfactions pelviennes de la femme en période d’activité génitale. Les kystes organiques sont le plus souvent bénins

– 20 % des tumeurs ovariennes sont malignes ou borderline, et le risque de cancer augmente avec l’âge

Connaître les symptômes liés aux kystes ovariens : il n’existe pas de symptomatologie spécifique des kystes de l’ovaire. Mais dans plus de 50 % des cas, le kyste de l’ovaire est latent, et est découvert lors d’un examen clinique ou d’une échographie réalisée pour une autre raison. Parfois, le kyste de l’ovaire est découvert à l’occasion d’une complication

Connaître les complications possibles des kystes ovariens :

– les principales complications sont la torsion, qui se manifeste par une douleur pelvienne aiguë, avec défense abdominale et qui nécessite une intervention chirurgicale en urgence

– les autres complications sont l’hémorragie intrakystique, la rupture de kyste, l’infection et rarement la compression des organes pelviens adjacents. On peut également observer des complications obstétricales

Le toucher vaginal est le temps essentiel de l’examen clinique en cas de tuméfaction pelvienne chez la femme

Connaître les éléments cliniques liés aux fibromes :

– un utérus globalement augmenté de volume correspond le plus souvent à un ou à des fibromes interstitiels ou sous-séreux (dimensions en centimètres, régularité des contours ou existence de voussures qui déforment ses contours)

– une masse latéro-utérine dépendante de l’utérus et aux contours réguliers correspond le plus souvent à un fibrome sous-séreux sessile

Connaître les éléments cliniques liés aux kystes ovariens : une masse latéro-utérine

Connaître les deux principaux examens radiologiques complémentaires à réaliser en cas de tuméfaction pelvienne et leur hiérarchisation (1re-2e intention) :

– l’échographie pelvienne par voie transpariétale et par voie transvaginale est l’examen complémentaire à demander en premier. Elle permet de préciser la structure de la tumeur, solide, liquide ou hétérogène, de la mesurer et de la localiser

– l’IRM est l’examen de seconde intention lorsque l’échographie est insuffisante, ou devant toute masse utérine de plus de 10 cm ou tous fibromes en nombre supérieur à 5, et devant toutes masses complexes ou indéterminées par échographie

– l’IRM est également justifiée en seconde intention devant toute tumeur solide de l’ovaire, qui est par définition suspecte, et devant toute tumeur mi-solide, mi-liquide de l’ovaire

– en cas de tuméfaction ovarienne liquide. Si tous les critères de bénignité ne sont pas réunis, il faut pratiquer une IRM ou une cœlioscopie

Description des éléments du pelvis et du périnée :

– le pelvis est un compartiment de la cavité abdominale situé entre le détroit supérieur (ligne entre le bord supérieur du pubis et le promontoire) et le plancher pelvien musculaire principalement représenté par le muscle levator ani. Il contient chez la femme le bas appareil urinaire, l’appareil génital et l’appareil digestif

– le périnée est situé au-dessous du pelvis (sous le plan du muscle levator ani). Il contient l’orifice vulvaire, l’orifice anal et les fosses ischiorectales

– le plancher pelvien est défini comme l’ensemble des structures musculo-aponévrotiques fermant en bas le petit bassin (ou pelvis)

Définir le prolapsus génital de la femme : le prolapsus génital de la femme est une protrusion d’un ou plusieurs organes pelviens dans la cavité vaginale, voire extériorisés par l’orifice vulvaire, apparaissant ou s’accentuant à la poussée abdominale. Cette protrusion se fait dans une hernie de la paroi vaginale (colpocèle) qui peut intéresser sa face antérieure, sa face postérieure ou son apex

Définir les compartiments du prolapsus :

– selon le compartiment incriminé, on peut observer : une cystocèle (prolapsus de l’étage antérieur, se présentant à l’examen clinique comme un bombement de la paroi antérieure du vagin), une hystérocèle ou prolapsus utérin (prolapsus de l’étage moyen avec descente du col utérin voire éversion complète de l’utérus), ou une rectocèle (prolapsus de l’étage postérieur, se présentant à l’examen clinique comme un bombement de la paroi postérieure du vagin)

– l’élytrocèle est une protrusion du contenu abdominal par l’intermédiaire du cul-de-sac de Douglas

Citer les diagnostics différentiels du prolapsus génital de la femme : les principaux diagnostics différentiels sont : le prolapsus rectal, les tumeurs de la paroi antérieure du vagin, l’allongement hypertrophique du col utérin, et une caroncule urétrale

Avoir une idée de la fréquence du prolapsus clinique et anatomique : les prolapsus des organes pelviens sont fréquents. Leur prévalence est de 2,9 à 11,4 % lorsqu’on utilise un questionnaire pour le dépistage. Les questionnaires ne permettent de dépister que les prolapsus symptomatiques tandis que l’examen clinique est descriptif de l’anatomie et évalue la prévalence des prolapsus de 31 à 97 %

Connaître les signes cliniques du prolapsus :

– le prolapsus est souvent non symptomatique

– la gêne la plus typique est une boule vaginale, voire une pesanteur, mais non douloureuse

– des signes urinaires, anorectaux, sexuels peuvent l’accompagner, mais ne sont pas spécifiques du prolapsus

IRM : imagerie par résonance magnétique.

 

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