Migration in last decade to high-risk prostate cancer after radical prostatectomy
Il existe une controverse autour du dépistage du cancer de prostate (CaP) par l’utilisation du PSA, en raison du risque de surtraitement. La tendance actuellement observée dans différentes études Européennes et Américaines est une diminution du nombre de prostatectomie totale (PT) dans les CaP de bas risque et une augmentation pour les maladies de pronostique intermédiaire ou localement avancée. L’objectif de cette étude était d’observer la migration des stades pathologiques sur 10 ans des patients subissant une prostatectomie totale, afin d’évaluer la tendance Française à partir de 2 centres universitaires de haut volume chirurgical.
Il s’agissait d’une étude rétrospective, multicentrique où toutes les PT réalisées, dans 2 centres universitaires Français et quelque soit la voie d’abord, laparoscopique ou rétropubienne, pour chacune des années 2005, 2010 et 2015 étaient incluses. Les données préopératoires (âge, PSA, stade clinique, nombre de biopsies positives, score de biopsie de Gleason) et postopératoires (pTNM, score de Gleason pathologique (pGS)) ont été analysées et comparées.
Au total, 1282 PT ont été réalisées (503 en 2005, 403 en 2010, 376 en 2015). Respectivement entre 2005, 2010 et 2015, le nombre médian de biopsies positives a augmenté significativement de 2,30 vs 2,88 vs 5,3 (p =0,0001). La répartition des risques selon la classification de D’Amico évoluait avec le temps avec : un risque faible : 49,9 vs 44,4 vs 15,7 % (p =0,0001) ; risque intermédiaire : 40,95 vs 43,92 vs 64,1 % (p =0,0001) ; et risque élevé : 9,15 vs 11,66 vs 20,2 % (p =0,0001) entre 2005, 2010 et 2015 respectivement. Le score pGS évoluait vers un score plus élevé avec SG<7 : 22,8 vs 29,9 vs 7,1 % et SG≥7 : 77,2 vs 70,1 vs 92,9 % (p =0,001). De plus les stades pTNM évoluent avec notamment une extension extraprostatique : pT2 : 66,9 vs 51,9 vs 48,7 % ; pT3 : 33,1 vs 48,1 vs 51,3 % (p =0,0001).
Cette étude a montré un changement dans la prise en charge du CaP depuis les nouvelles recommandations sur le dépistage du PSA et l’évolution des traitements conservateurs. Le nombre de PT pour les CaP à risque plus élevé augmente. Ce changement correspond à une meilleure sélection des patients éligibles à la PT : diminution pour les maladies à faible risque et augmentation pour les maladies localisées à haut risque.
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