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Vaporisation prostatique utilisant un laser à diode de haute puissance (940 NM, 175-250 W) : corrélation entre la quantité d’énergie délivrée et la survenue de complications post-opératoires

Objectifs.- Les lasers à diodes émettent une lumière absorbée par l’hémoglobine et l’eau permettant une bonne vaporisation et une hémostase profonde estimée de 4 à 5 mm. Cette étude cherche à comprendre les mécanismes à l’origine des complications post-opératoires liée à ce traitement.

Méthodes.- Sur les 26 premiers patients (P) ayant bénéficié d’une vaporisation prostatique à l’aide d’un laser à diode de 940 nm de longueur d’onde (Medilas D Urobeam, Dornier MedTech, Wessling, Germany) émettant une puissance maximum de 250 W en continu dans notre centre, 12 soit 46% ont présenté des complications post-opératoires. L’impact du volume prostatique et de la quantité d’énergie délivrée a été évalué.

Résultat.- Les complications relevées sont : une incontinence d’effort (6P), une RAU liée à des résidus de coagulation (3P), une orchiépididymite (3P), des impériosités (3P), une sclérose du col (2P), des douleurs périnéales (1P). L’incontinence urinaire d’effort et la sclérose du col sont survenues chez des patients dont la vaporisation utilisait une énergie moyenne très importante de 10,21KJ/cc (6,8-14,8). Trois de ces 6 patients ont récupéré leur continence à 3 mois et tous avaient une énergie délivrée à la prostate inférieure ou égale à 10 KJ/cc. La rétention aiguë d’urine liée à une obstruction par des débris de nécrose et l’orchi-épididymite ont été constatées sur des volumes prostatiques supérieur à 100 cc. Les douleurs périnéales (résolutives en 6 mois) étaient associées à ces complications. La réalisation d’une résection monopolaire de la loge de vaporisation sur une épaisseur d’anse permet d’éviter ces complications sans occasionner de saignement post-opératoire même sous anti-agregants plaquettaires (sur 4 patients). Trois patients ont décrit des impériosités post-opératoires persistantes à 3 mois avec des volumes prostatiques des 46,2cc, 62cc et 78cc et une énergie délivrée respectivement de 9 KJ/cc, 8 KJ/cc et 4,3 KJ/cc. A l’exception de ce dernier patient décrivant des impériosités persistantes avec une énergie délivrée de 4,3KJ/cc, aucune complication n’est décrite pour des vaporisations limitées à 5 KJ/cc.

Conclusion.- Le traitement de l’HBP par un laser à diode de haute puissance est une technique novatrice utilisant un laser à forte pénétration tissulaire. La vaporisation est rapide mais implique une zone de coagulation importante qui doit faire modifier la technique opératoire par rapport à des lasers moins pénétrants. Une vaporisation prudente de l’apex prostatique et la limitation de l’énergie délivrée à la prostate à 5 KJ/cc semble permettre un traitement fiable et sécurisé ainsi que la poursuite des études cliniques.

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