Injections périuréthrales de polyacrylamid hydrogel (BulkamidTM) en deuxième ligne après échec de traitement chirurgical de l’incontinence urinaire d’effort féminine
Objectifs.- Le Polyacrylamide Hydrogel (PAHG, BulkamidTM) est comme un nouvel agent de comblement péri-uréthral pour le traitement de l’incontinence urinaire d’effort (IUE) féminine. Le but de cette étude est d’évaluer son efficacité dans le traitement de l’IUE sévère avec urèthre fixe chez les patientes multiopérées en échec thérapeutique.
Méthodes.- Une évaluation prospective a été conduite chez 50 patientes présentant une IUE sévère, persistante ou récidivante après traitement chirurgical. Après bilan urodynamique, les patientes ont été traitées par injection périuréthrale de BulkamidTM en externe, sous anesthésie locale entre mai 2008 et février 2010. Une réinjection dans les 3 mois était possible à la discrétion de l’opérateur en cas de traitement insuffisant. Une patiente sèche était définie par l’absence de port de protection, l’absence de fuites au calendrier mictionnel et à l’examen clinique et une satisfaction élevée (Patient Global Impression of Improvement (PGI-I) <3). Les autres patientes étaient dites améliorées en cas de réduction des fuites et des protections de plus de 50% avec un PGI-I<4, et en échec sinon.
Résultat.- Le nombre médian d’interventions urogynécologiques antérieures était de 3 (1-12) par patiente. La pression de clôture moyenne était de 25±12 cm d’eau (3-58) et 6 patientes avaient une hyperactivité vésicale. Après un suivi moyen de 12,2±6 mois (4-22), 19/50 patientes étaient sèches, 14/50 étaient améliorées et 17/50 étaient en échec. Les complications ont été un cas de rétention post-opératoire transitoire et 4 cas d’infection urinaire, mais aucun cas de migration, abcès ou infection au site d’injection.
Conclusion.- Avec un taux de succès global de 66%, et peu d’effets secondaires, les injections périuréthrales de BulkamidTM sont une option peu agressive, sûre et utile chez les patientes multiopérées, avec urèthre fixe en échec thérapeutique. Elles constituent une solution de sauvetage chez ces patientes avec IUE sévère récidivante après traitement.