Cure de rectocèle par voie vaginale par implant biologique Pelvicol(Bard) : résultats d’une série prospective de 25 patientes
Objectifs. La myorraphie des élévateurs de l’anus est le traitement classique de la rectocèle par voie vaginale. Elle peut être insuffisante dans les rectocèles importantes et source de dyspareunie. Plus récemment, des réparations par prothèse synthétique ont été proposées. L’utilisation du matériau biologique Pelvicol, dans le but d’éviter toute complication liée à un implant synthétique, a été évaluée à court et moyen terme.
Méthodes. Vingt-cinq patientes d’âge moyen 72 ans (54-84) ont bénéficié de la pose d’un implant Pelvicolentre février 2011 et Février 2013. Elles ont toutes été évaluées de façon prospective, par l’urologue et une gastro-entérologue spécialisée, par examen clinique, sphinctéromanométrie anorectale (MAR), score d’incontinence anale de Wexner, et échelle de Bristol pour la qualité des selles. Après dissection de la rectocèle et de l’élythrocèle le cas échéant, un implant de Pelvicol taillé sur mesure a été posé en pré-rectal par colpotomie postérieure, avec amarrage latéral aux élévateurs. Une sacrospinofixation unilatérale a été réalisée en cas d’élythrocèle importante (13 cas).
Résultats. Une rectocèle stade II (POPQ) existait de façon isolée chez 9 patientes et associée à une élythrocèle (E) dans 13 cas (7 E III, 4 E II, 1E I). 3 patientes avaient une rectocèle stade III, associée à une élythrocèle stade IV dans deux cas. Toutes les patientes faisaient des manuvres d’exonération. Le score de Wexner moyen préopératoire était de 4,4 sur 20. La MAR, normale chez 17 patientes, retrouvait une hypotonie sphinctérienne dans 8 cas. Il n’y a pas eu de complication per- ou postopératoire. Avec un suivi moyen de 13 mois (3-26), la cicatrisation a été obtenue sans érosion, avec un bon confort périnéal et la reprise des rapports chez les 7 patientes sexuellement actives. Les manuvres d’exonération sont devenues inutiles pour toutes les patientes, avec un score moyen de Wexner postopératoire de 1,9 et une amélioration de la qualité des selles sur l’échelle de Bristol. Il n’y a pas eu de récidive du prolapsus.
Conclusion. La cure de rectocèle par interposition pré-rectale de l’implant biologique Pelvicol par voie vaginale est une technique peu morbide, avec des résultats fonctionnels satisfaisants, sans récidive, à court et moyen terme.