Place des protections dans la prise en charge de l’incontinence urinaire
Si aujourd’hui la prise en charge de l’incontinence urinaire (IU) est bien codifiée, il n’existe aucune précision concernant la place ou la stratégie d’utilisation des protections quelle que soit l’étiologie de l’incontinence ou le terrain.
Nous avons effectué une recherche à partir de la base de données PubMed à partir des mots clés suivants : (urinary incontinence [MeSH Terms]) AND absorbent pad [MeSH Terms] permettant d’isoler 362 articles.
De nombreux design de protections sont disponibles en vente libre sans prescription médicale et sans remboursement en France. Pour l’IU légère, les serviettes hygiéniques sont le design qui semble être le plus adapté chez la femme comparé aux protections menstruelles OR=0,27 [0,14, 0,52], aux protections avec serviettes hygiéniques lavables intégrées OR=0,12 [0,06, 0,26] ou aux serviettes hygiéniques lavables OR=0,05 [0,02, 0,26]. Pour l’IU modérée à sévère, il n’existe pas de « meilleur produit universel ». Les préférences varient entre les deux sexes et l’utilisation d’un panel de protections semble le plus adapté. La femme comme l’homme préfèrent la couche culotte aux serviettes hygiéniques OR=0,41 [0,20, 0,87] et OR=0,39 [0,22, 0,68]. Au total, 70 % des hommes ont une préférence pour les étuis péniens en comparaison aux protections habituellement utilisées (p =0,02). L’utilisation des protections permet d’améliorer l’indépendance dans les activités du quotidien OR=0,102 [0,046, 0,158] et la qualité de vie liée à l’IU OR=4,40 [1,74, 7,07] en comparaison aux patients n’utilisant pas de protections. Malgré cela, leur usage doit rester prudent en raison des potentielles complications infectieuses urinaires, plus fréquentes en particulier en milieu institutionnel, avec 41 % des utilisateurs développant au moins une infection urinaire sur une période d’évaluation de 12 mois vs 11 % des non-utilisateurs (p =0,001) ou immuno-allergiques avec notamment la « dermatite associée à l’incontinence » dont la prévalence peut atteindre un taux de 50 %.
Les analyses comparatives précises de bénéfices-risques, des coûts économiques, de satisfaction manquent. Il est nécessaire de poursuivre le développement de ces produits et de comparer plus précisément leurs caractéristiques intrinsèques, afin d’orienter au mieux les patients dans leurs choix.
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