Effets cardio-vasculaires des traitements anticholinergiques à visée vésicale chez la personne âgée : une revue
L’objectif de cet article était d’effectuer une revue des données de la littérature concernant les effets cardiovasculaires des traitements anticholinergiques à visée urinaire chez la personne âgée.
Une revue de la littérature a été effectuée en octobre 2017 à l’aide de la base de données Medline/Pubmed en limitant la recherche aux travaux en anglais ou en français.
Au total, 602 articles de mars 1964 à octobre 2017 ont été relevés, 60 articles ont été analysés et 19 essais prospectifs ont été sélectionnés. Plus de 20 % de la population gériatrique présente une hyperactivité vésicale dont 41,4 % serait traité par anticholinergiques. La prévalence des comorbidités cardiovasculaires est élevée avec 24,4 % de cardiopathies chez les 65–74 ans et 36,9 % chez les ≥75 ans. L’évaluation des effets cardiovasculaires des anticholinergiques dans la population gériatrique est rendue difficile par l’exclusion dans cette population au cours des essais des comorbidités cardiovasculaires. Néanmoins, certains évènements cardiovasculaires sévères sont rapportés comme la survenue d’une fibrillation auriculaire, d’un bloc auriculo-ventriculaire ou de syncopes sur torsades de pointe. Des études complémentaires semblent nécessaires tout particulièrement dans la « vraie vie » avec suivi longitudinal des patients âgés traités par anticholinergiques pour préciser l’impact cardiovasculaire de ces prescriptions.
En l’absence de données d’évidence, et compte tenu du tropisme cardiovasculaire des anticholinergiques, même à visée spécifiquement vésicale en raison de leur manque de sélectivité, il semble raisonnable d’introduire avec précaution un traitement anticholinergique dans la population gériatrique, et ce au-delà des effets indésirables notamment cognitifs déjà connus.
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