Les conséquences neuro-urologiques de la colpohystérectomie totale pour le traitement du cancer du col utérin
Malgré son efficacité oncologique connue, la colpohystérectomie totale peut entraîner des troubles vésicosphinctériens qui altèrent significativement la qualité de vie des patientes. Au travers de cette revue de la littérature, nous réalisons une mise au point sur les conséquences neuro-urologiques induites par la colpohystérectomie totale et nous nous proposons de structurer la prise en charge postopératoire.
Cette mise au point s’est appuyée sur une recherche sur la base des données Pubmed en utilisant les mots clés suivants : « radical hysterectomy » and « urologic diseases etiology » or « urologic disease prevention and control ».
L’étiologie neurologique des troubles vésicosphinctériens est mise en évidence par des investigations urodynamiques animales et cliniques. L’incidence varie entre 12 et 85 %. La diminution de la compliance et de la sensibilité vésicale est fréquente (70–85 %) et immédiate après l’opération mais s’améliore par la suite. L’amélioration est conditionnée par une préservation nerveuse optimale et une prise en charge adaptée en postopératoire. Un bilan urodynamique paraît raisonnable pour guider le choix thérapeutique, l’interrogatoire, l’examen clinique, le catalogue mictionnel seuls ne permettant pas de dépister toutes les anomalies du réservoir vésical que sont susceptibles de présenter ces patientes. Le traitement de l’incontinence urinaire d’effort qui survient dans 40 % des cas est complexe. Les résultats préliminaires de la neuromodulation pour le traitement des atonies vésicales et des hyperactivités vésicales réfractaires ont montré des résultats encourageants même si le nombre de patients traités reste à ce jour encore limité.
L’étiologie des troubles vésicosphinctériens après colpohystérectomie totale est multifactorielle. Leur prise en charge est complexe et doit être multidisciplinaire.
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