Méat urétral enfoui et urètre hypospade chez la femme : prévalence, problématiques et définitions. Étude sur 12 739 patientes
La difficulté d’accès au méat urétral est une réalité rencontrée chez la femme en rapport avec des anomalies morphologiques de la sphère urogénitale ou des localisations ectopiques du méat, qu’elles soient acquises (méat urétral enfoui [MUE]) ou congénitales (urètre hypospade [UH]). L’étiopathogénie n’est pas univoque avec absence de définition claire et d’études spécifiques.
Vérifier l’existence de troubles fonctionnels spécifiques, apprécier la prévalence et préciser les caractéristiques anatomiques des concepts MUE et UH.
Les termes MUE et UH ont été cherchés dans une base de données informatisée répertoriant les patients consultant dans un service de neurourologie entre 2000 et 2014 pour une pathologie pelvi-périnéale. Chaque dossier a été analysé à la recherche d’atteintes spécifiques : fuites, infections urinaires et difficultés de cathétérisme.
Parmi les 12 739, 131 patientes (1 %) répondaient aux critères d’inclusions dont 18 UH et 113 MUE. Quatre-vingt onze patientes consultaient pour des troubles urinaires d’origine neurologique. Les circonstances de découverte de MUE et UH ont été : l’examen périnéal systématique dans 63 cas (48 %) ; des difficultés de cathétérisme urétral dans 65 cas (49 %) ; une incontinence urinaire pour 3 patientes (3 %). Les difficultés de localisation du méat urétral étaient d’origine congénitale (UH) dans 18 cas (13 %). Dans 113 cas (87 %), il s’agissait d’une anomalie acquise (MUE) : surpoids pour 16 patientes (12 %), spasticité gênante des muscles adducteurs dans 18 situations (14 %), atrophie vulvovaginale dans 5 cas (4 %) et une patiente (1 %) présentant un prolapsus pelvien. Aucune précision n’était donnée quand aux particularités du MUE pour les 72 patientes restantes (54 %).
La difficulté d’accès au méat urétral secondaire à un MUE ou un UH peut être rencontrée dans un service spécialisé mais le concept exact de MUE reste à définir. Il peut être considéré comme un méat urétral difficile d’accès, dont la cause est acquise. Le retentissement fonctionnel peut être majeur notamment chez les patientes nécessitant une vidange vésicale par autosondage.
4.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.