Traitement anticholinergique de l’hyperactivité vésicale de la personne âgée et ses impacts sur la cognition. Revue de la littérature
Décrire les effets sur le système nerveux central des médications anticholinergiques utilisées dans le traitement de l’hyperactivité vésicale chez le sujet âgé.
Une étude de la littérature après une recherche Medline des articles publiés jusqu’à mars 2014 a été effectuée. Les mots clés portaient sur l’hyperactivité vésicale, les médicaments anticholinergiques et antimuscariniques, le système nerveux central, la cognition, la personne âgée. Les articles retenus étaient les articles pertinents sur le traitement anticholinergique de l’hyperactivité vésicale du sujet âgé.
Plusieurs anticholinergiques sont disponibles pour le traitement de l’hyperactivité vésicale : oxybutynine, toltérodine, fésotérodine, darifénacine, trospium chloride, solifénacine. Parmi toutes ces molécules, le passage de la barrière hémato-encéphalique est le plus important pour l’oxybutynine, moindre pour la solifénacine, la darifénacine et la toltérodine, et le plus bas pour la fésotérodine et le trospium. Les effets secondaires centraux dépendent de la susceptibilité pharmacologique du patient, de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, de l’importance de la dégénérescence neuronale cholinergique, de la charge anticholinergique totale et du statut cognitif de base du patient. Les effets anticholinergiques centraux sont variés allant du trouble mnésique à la confusion, des hallucinations à la détérioration, jusqu’au coma. Parmi les différents anticholinergiques, l’oxybutynine a la moins bonne tolérance et la fésotérodine et le trospium la meilleure.
Les anticholinergiques améliorent significativement les symptômes urinaires d’hyperactivité vésicale mais ils affectent les performances cognitives particulièrement chez la personne âgée. Leur fréquence et la pertinence clinique de la dégradation cognitive restent assez mal évaluées. L’existence de ces effets centraux doit conduire à une évaluation stricte avant le traitement et au cours de son suivi afin de ré-évaluer l’intérêt du traitement dans cette population fragile.
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