Intérêt de la densité du PSA comme facteur prédictif chez les patients afro-caribéens éligibles à la surveillance active du cancer de prostate selon les critères du protocole français
Étudier l’intérêt de l’ajout de la densité du PSA (PSAD), aux critères de sélection du protocole français, pour l’inclusion de patients afro-caribéens en surveillance active d’un cancer de prostate.
L’analyse rétrospective de 1505 patients ayant eu, consécutivement, une prostatectomie totale pour cancer entre 2000 et 2012, dans un unique centre de référence, a permis d’identifier 141 patients ayant, au moment de leur diagnostic, les critères de surveillance active du protocole français. Cette population a été divisée en 2 groupes selon que l’analyse histologique de la pièce de prostatectomie confirmait l’indolence du cancer ou l’infirmait. La médiane des PSAD de chacun de ces groupes a été calculée pour être comparée. Secondairement, le PSAD le plus discriminant a été recherché par la méthode de courbe ROC après constitution de tableaux de validité intrinsèque, dans cette population. Cette valeur seuil a permis la réalisation secondaire d’une analyse comparative de la sous-estimation du cancer en termes d’agressivité et/ou d’extension, entre les patients sélectionnés selon les critères du protocole français et les patients « sur-sélectionnés » en fonction de ces mêmes critères et de leur PSAD.
Parmi les 141 patients recensés pour l’analyse, l’examen histologique de la pièce de prostatectomie a permis de mettre en évidence que : 42 patients (29,7 %) avaient en réalité un cancer plus agressif (20,6 % de Gleason≥7), plus étendu (4,2 %≥pT3), ou plus étendu et plus agressif (4,9 %) que ne le laissaient présager les critères du protocole français. La médiane de PSAD de ces 42 patients étaient significativement plus élevée que la médiane de PSAD des patients correctement estimé (0,18 vs 0,14, valeur p =0,046). L’application de la valeur seuil la plus discriminante : 0,15ng/mL/cm3, à cette population, permettait d’améliorer significativement la sélection des candidats : parmi les 79 patients « sur-sélectionnés », 16 (20,2 %) avaient en réalité un cancer plus agressif (13,9 % de Gleason≥7), plus étendu (2,5 %≥pT3), ou plus étendu et plus agressif (3,8 %)
Les critères du protocole français pour la surveillance active, appliqués à la population antillaise sous-estimaient 29 % de cancers non latents. Ainsi, des critères adjuvants qui doivent être peu onéreux, sensibles et spécifiques semblent nécessaires dans cette population. Un PSAD<0,15ng/mL/cm3 pourrait être l’un de ces critères.
5.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.