L’urologie française au 19ème siècle
Si le 19ème siècle a vu, encore, les urologues occuper le plus clair de leur temps à traiter des patients atteints de pierre vésicale, leur dynamisme inventif s’exerça, bien sûr, dans d’autres domaines. La fin du 19ème siècle a vu la description (sinon la pratique) par les chirurgiens européens et américains de la plupart des grandes interventions qui allaient marquer le 20ème siècle urologique.
Certains noms doivent être retenus :
Joseph Frederic CHARRIERE (1803-1876) dont l’échelle de filière de sondes numérotées en 1/3 de mm est universellement adoptée. Il est sans doute le seul français dont le nom soit passé à la postérité dans les pays anglo-saxon associé à l’adjectif « french ».
Auguste NELATON (1807-1873) a appliqué aux sondes urinaires la grande découverte que fut la vulcanisation du caoutchouc (1839) reléguant les sondes en gomme.
Pierre Jules BENIQUE (1809-1851) ancien élève de l’école polytechnique (promotion X 1827) inventeur des dilatateurs métalliques qui portent son nom.
Jean François REYBARD (1795-1853) après avoir été le premier à faire une résection colique pour cancer donna à l’urethrotomie souvent mal utilisée depuis des siècles, ses lettres de noblesse dans son livre « les rétrécissements du canal de l’urètre ».
Pierre Salomon SEGALAS d’ETCHEPARRE (1792-1875) est le père du premier cystoscope français qu’il appela spéculum uretrocystique en 1826. Cet appareil est dérivé du célèbre « lichtleiter » de Bozzini (1806). La lumière est fournie par deux bougies et est conduite vers la vessie grâce à des miroirs dont la disposition a été conçue avec l’aide du grand physicien contemporain de Segalas, Augustin FRESNEL (1788-1827.
Antoine Jean DESORMEAUX (1815-1894) était chef de service de chirurgie générale à l’hôpital Necker dès 1864. Il augmenta la visibilité du cystoscope en lui adaptant une lampe à mèche dont la lumière était concentrée par une lentille convergente.
Louis Auguste MERCIER (1811-1882) est l’inventeur de la sonde coudée en 1836 encore utilisée.
Jacques Gilles Thomas MAISONNEUVE (1809-1897) améliora l’uréthrotome en le munissant d’un guide.
Pierre François RAYER, Professeur de Médecine à l’hôpital de La charité et Saint Antoine fit des descriptions princeps de nombreuses uropathies contribuant à les définir et à les classer. Avec son « traité des maladies des reins et des altérations de la sécrétion rénale », il est considéré comme le père de la Néphrologie.