Impact des lésions obstétricales du levator ani sur la continence anale
L’accouchement par voie basse induit des lésions musculaires à type d’avulsion et étirement mineur du levator ani (LA). Partageant les mêmes facteurs de risque que les lésions obstétricales du sphincter anal (LOSA), elles peuvent être concomitantes. Les LOSA sont le 1er facteur de risque d’incontinence anale (IA) chez la femme. Le rôle des lésions lévatoriennes dans la genèse de l’IA est controversé.
Il s’agit d’une revue systématique sans méta-analyse ayant pour objectif de préciser l’impact des lésions du LA sur la continence anale.
Selon les recommandations PRISMA, réalisation d’une recherche bibliographique (2000–2022) sur PubMed avec les mots clés : « levator ani » « anal incontinence » « obstetric trauma » et sur Science Direct avec les mots clés « levator ani », « avulsion », « anal incontinence ». Cent-soixante-dix articles ont été identifiés, 16 ont été retenus. Le niveau de preuve a été déterminé en utilisant la Newcastle Ottawa Scale.
Selon les différents auteurs, la prévalence d’avulsion variait de 15 % à 32,2 % parmi les femmes ayant accouché par voie basse, les femmes présentant des lésions du LA présentaient plus de LOSA (29,4 % à 37,5 % des patientes ayant des LOSA avaient une lésion du LA). Pour l’IA, les avulsions du LA ne sont pas un facteur de risque indépendant mais sont, en présence de LOSA, un facteur aggravant (OR, 23,3, 95 % IC, 2,0–267,6). Les doubles lésions seraient plus à risque d’IA à long terme (p <0,001).
Les lésions du LA ne sont pas un facteur indépendant d’IA, bien que leur prévalence soit plus élevée dans la population des femmes incontinentes anales ; elles sont plus fréquentes chez les femmes présentant des LOSA et dans cette population, elles sont un facteur aggravant de l’IA et un facteur de risque d’IA à long terme.
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