Résultats carcinologiques et fonctionnels de la prostatectomie totale dans les cancers de la prostate T3
D’après la littérature, le traitement actuel de référence du cancer de la prostate T3 est l’association combinée de la radiothérapie à une hormonothérapie prolongée. La stadification préopératoire fondée sur le seul toucher rectal semble dorénavant obsolète puisque d’après les séries, environ 20 % de T3 clinique sont surcotés à l’examen clinique. L’IRM prostatique devient de plus en plus nécessaire pour apprécier l’extension extraprostatique. Les guidelines de l’EAU sont de proposer la prostatectomie totale aux patients porteurs d’un cancer de la prostate inférieur ou égal à cT3a, avec un PSA inférieur à 20ng/ml et score de Gleason des biopsies inférieur ou égal à 8. Le contrôle carcinologique après prostatectomie totale est variable d’une série à l’autre avec des taux de survie sans récidive biologique à cinq, dix et 15 ans, respectivement, de 45 à 62 %, de 43 à 51 % et de 38 à 49 %. Les taux de survie spécifique à cinq, dix et 15 ans sont, respectivement, de l’ordre de 84 à 98 %, 85 à 91 % et 76 à 84 %. Le taux de marges chirurgicales positives varie de 22 à 61 % en fonction de la technique opératoire et de l’expérience de l’opérateur. Les résultats fonctionnels, en terme de continence, s’avèrent quasi-équivalents à ceux de la prostatectomie totale pour cancer localisé. Concernant la dysfonction érectile, les taux varient nettement en fonction du caractère extensif ou non de la chirurgie. Les traitements néoadjuvants n’ont pour le moment aucun impact démontré sur la survie globale et/ou spécifique. L’une des problématiques actuelles repose sur l’efficacité de la mise en place précoce de traitements adjuvants et, notamment, la radiothérapie externe. La prostatectomie totale associée à une lymphadénectomie extensive peut constituer une alternative thérapeutique de première ligne au traitement de référence. Cependant, les patients doivent être prévenus que la chirurgie n’est qu’une étape d’un traitement multimodal et de la possibilité d’instaurer un traitement adjuvant en postopératoire.
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