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Traitement quotidien (TQ) par inhibiteur de la PDE5 (iPDE5) : quel est l’impact réel de cette nouvelle modalité thérapeutique dans la pratique quotidienne d’une consultation andro-urologique référente après un an de recul ?

Objectifs.– L’AMM des iPDE5 était pour un traitement symptomatique à la demande (TD) de la dysfonction érectile (DE). Fin 2007, le tadalafil 5 mg a eu l’AMM en prise quotidienne. Notre objectif a été :

– d’analyser la fréquence et les motifs d’emploi du traitement quotidien (TQ) dans notre consultation uro-andrologique référente (= biais de recrutement car DE organiques prédominantes) où depuis 2005, les iPDE5 sont régulièrement prescrits un jour alterné (TA) (1/2 ou 1 cp/2 jours de tadalafil 10 ou 20 mg pendant un mois, puis à la demande si besoin), pour évaluer son impact ;

– de refaire la même enquête en 2009 pour vérifier après un an de recul, un éventuel changement d’utilisation dans la pratique quotidienne d’un référent régional.

Méthodes.– (A) Recensement prospectif de janvier à avril 2008 puis 2009, des 3 modes de prescription : TQ, TD et TA (1 jour/2), (B) analyse exclusive des indications (sans tenir compte des résultats) selon : (1) sévérité de la DE, (2) étiologie probabiliste, (3) patient (âge, comorbidités, vie sexuelle, préférences). Les résultats n’ont pas pu être évalués en raison de notre activité prédominante de consultant où le suivi est assuré par le médecin traitant sauf cas particuliers (échec ou effets secondaires du TD, étiologies spécifiques type La Peyronie [LP], DE organiques sévères, iatrogénie…).

Résultat.– Prescriptions : 2008 = 137 (35 % tadalafil 5 mg, 43 % 20 mg), 2009 = 132 (26 % tadalafil 5 mg, 47 % 20 mg). Répartition : TD : 2008 = 48 %, 2009 = 42 % surtout si DE significative, couple stabilisé après 60 ans, préférence patient ; TA : 2008 = 17 %, 2009 = 33 % surtout si DE organique sévère (notamment si étiologie/comorbidité spécifique type vasculaire, tissulaire, TUBA, diabète, iatrogènie…) ou « rééducation » postopératoire (LP, cancer de prostate) ; TQ : 2008 = 35 %, 2009 = 26 % surtout si : (a) DE psychogène (notamment difficulté de maintien de l’érection, < 50 ans, anxieux ou sans partenaire régulière), (b) DE organique si capacité érectile encore suffisante mais associée à une étiologie/comorbidité spécifique, (c) échec ou effet secondaire du TD, (d) « préventif » après traitement chirurgical/médical pour LP pour minimiser la fibrose cicatricielle. La baisse (relative) du TQ reflète surtout une augmentation du TA (effet dose + potentialités « curatrices » comorbidités associées + traitement préventif en cas de LP).

Conclusion.– Si fin 2008, la part de marché du TQ n’était que de 7 % en France, dans notre pratique quotidienne, il a trouvé une place indéniable avec 35 % (2008) puis 26 % (2009) des prescriptions. Après un an de recul, nos indications préférentielles du TQ n’ont pas varié incluant idéalement : (a) DE peu sévère, (b) sujets < 50 ans, (c) étiologie psychogène, (d) échec du TD. Comme pour le TD ou TA, la prescription du TQ doit aussi toujours tenir compte du patient (préférence, attente, personnalité, capacité financière et réalité… de sa vie sexuelle). Le TQ n’a supplanté ni le TD (d’avantage fonction de l’âge, des attentes et des… finances) ni le TA (d’avantage fonction de l’étiologie et de la sévérité de la DE). Si ses meilleures indications et sa durée optimale restent encore à mieux définir, le TQ apparaît comme un réel progrès du fait de sa facilité d’emploi, de sa tolérance et de ses potentialités « curatives » (fonction de l’étiologie de la DE).

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