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Thérapie cellulaire de l’incontinence urinaire d’effort après prostatectomie totale par injection intrasphinctérienne de cellules musculaires autologues : étude monocentrique de tolérance et de faisabilité chez 12 patients

Type de financement.– Entreprise CELOGOS.

Objectifs.– L’incontinence urinaire d’effort après prostatectomie totale est un effet secondaire fréquent altérant profondément de la qualité de vie des patients. Proposée comme alternative aux traitements chirurgicaux disponibles, la thérapie cellulaire a été étudiée chez l’animal avec des résultats encourageants, mais les données expérimentales chez l’homme sont peu nombreuses. Le but principal de cette étude est l’évaluation de la tolérance et de la faisabilité de l’injection intrasphinctérienne de cellules musculaires autologues dans le cadre de l’incontinence urinaire d’effort post-prostatectomie. Les objectifs secondaires portaient sur l’efficacité de la technique sur le traitement de l’incontinence urinaire d’effort des patients.

Méthodes.– Une étude prospective monocentrique sur 12 patients pendant 12 mois a été réalisée. Les cellules musculaires ont été obtenues après isolement et culture cellulaire à partir d’une biopsie de muscle deltoïde réalisée sous anesthésie locale. Trois groupes de 4 patients ont été définis, selon le nombre de cellules musculaires injectées (respectivement 107, 2,5 × 107 et 5 × 107 cellules). Le critère principal, portant sur la tolérance, était la mesure du Qmax comparé à sa valeur préopératoire, réalisée à 3, 6 et 12 mois de suivi. Les autres données recueillies étaient les effets secondaires et les données d’efficacité : catalogue mictionnel, pad test, profil de pression urétral, questionnaire King’s Health Questionnaire (KHQ) en préopératoire et à 1, 2, 3, 6 et 12 mois.

Résultat.– Aucun patient n’a été perdu de vue. L’âge moyen des patients était de 62 ans (55–68). Tous les patients étaient en échec de rééducation périnéale (médiane 35 séances, amplitude de 6 à 60 séances). Aucune variation significative du Qmax n’a été mise en évidence au cours du suivi et aucune complication immédiate après injection n’a été observée. Les deux seuls effets secondaires ont été la présence de 3 infections urinaires en postopératoire résolutives sous antibiotiques. Les résultats sur la continence sont hétérogènes avec moins d’un patient sur deux répondeurs après un an de suivi sur les critères étudiés (catalogue mictionnel, pad-test, questionnaire).

Conclusion.– La thérapie cellulaire par injection de cellules musculaires autologues est une technique sûre, avec une excellente tolérance sur la première année de suivi, dont la faisabilité technique et clinique est établie. Son efficacité à long terme reste à évaluer par des études d’efficacité comparatives, de haut niveau de preuve, avant qu’elle ne constitue une réelle alternative aux traitements chirurgicaux actuels.

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