Objectifs.- Evaluer les résultats carcinologiques et l’évolution des patients après cystectomie pour cancer de vessie pT0 sur la pièce opératoire.

Méthodes.- Au total, 2700 dossiers de cystectomies pour cancer sur 20 ans ont été revus dans 11 centres. Les patients ayant été traités par radio-chimiothérapie au préalable ont été exclus.

Résultat.- Au total, 165 patients (6%) ne présentaient pas de tumeur résiduelle (pT0). L’âge moyen était de 62 ans ± 9,7 (32-85) et le ratio homme/femme était de 9/1. Lors de la première résection, les stades se répartissaient ainsi : 7,9% de Tis/Ta (n=13), 29,7% de T1 (n=49), 61,8% de T2 (n=102) et 0,6% de T3 (n=1). Des instillations endovésicales ont été réalisées chez 44 patients (26,7%). La cystectomie a été proposée pour : une tumeur infiltrante d’emblée (n= 112 ; 67,9%), des récidives après instillations intra-vésicales (n=40 ; 24,2%), présence de carcinome de haut grade et de carcinome in situ (n=9, 5,5%) et des symptômes cliniques invalidants (n=4 ; 2,4%). Un curage a été effectué dans 153 cas (92,7%) et est revenu positif (N1 ou N2) chez 9 patients (5,5%). Une chimiothérapie néo-adjuvante seule a été administrée à 13 patients (7,9%). Le recul moyen était de 58,8 mois ± 54,3 (0-254). On a noté 30 cas de récidive (18%) et 21 patients ont eu une chimiothérapie adjuvante. Trente-six patients sont décédés, dont 13 du cancer de vessie (7,9%), et 5 patients ont été perdus de vue. Les survies globale, spécifique et sans récidive à 5 ans étaient respectivement de 77,5%, 91,8% et 81,3%.

Conclusion.- Contre toute attente, les patients sans tumeur résiduelle sur la pièce de cystectomie (pT0) doivent impérativement se plier à une surveillance adaptée car une partie non négligeable d’entre eux est susceptible de récidiver, voire de progresser, en dépit de leur statut anatomopathologique favorable.