Objectifs.- Evaluer les résultats de la neuromodulation sacrée pour traiter la rétention chronique d’urine et déterminer des facteurs pronostiques de réponse.

Méthodes.- Entre 2004 et 2009, 100 femmes âgées en moyenne de 36,9±10,9 ans ont été traitées pour une rétention chronique d’urine. Les patientes avaient bilan neurologique et urodynamique, électromyographie (EMG) et mesure échographique du volume du sphincter externe de l’urèthre. La rétention était complète dans 63% des cas. Le test était réalisé en utilisant une électrode permanente placée sous anesthésie générale.

Résultat.- La cystomanométrie montrait une vessie acontractile dans chaque cas. La pression uréthrale moyenne était de 100.1±26.0cmH2O. Sur les 59 patientes ayant eu un EMG, 79.6% avaient des anomalies évocatrices du désordre primaire de la relaxation sphinctérienne ou syndrome de Fowler (SF). A l’issu du bilan, la cause de la rétention était un SF dans 44% des cas, un possible SF dans 19%, indéterminée dans 21% des cas et une rétention postopératoire dans 4% des cas. L’évaluation était incomplète dans 12 cas. Le test était un succès dans 81% des cas. Les patientes ayant un EMG anormal et celles dont le diagnostic était un SF avaient un meilleur résultat. 77 patients ont été implantés. Pour un suivi moyen de 22,5±17,4 mois, 70,1% des patientes urinaient normalement sans résidu, 11,7% conservaient un résidu post-mictionnel et 18,2% étaient en échec. Une révision chirurgicale a été nécessaire chez 52% des patientes. Les patientes avec une pression uréthrale élevée avant le test avaient de meilleurs résultats à moyen terme.

Conclusion.- La neuromodulation sacrée permet de restaurer des mictions chez 81% des femmes en rétention chronique d’urine. A moyen terme, la neuromodulation reste efficace chez 70,1% des patients. Les patients ayant une pression uréthrale élevée ou des anomalies à l’EMG, tous deux évocateurs d’un SF, répondent mieux à ce traitement.