MORBIDITE DE LA CURIETHERAPIE PAR IMPLANTS D’I-125 DANS LE CANCER DE PROSTATE.
La curiethérapie est actuellement une alternative aux traitements standards des formes localisées de cancer de prostate. Nous rapportons les résultats de la morbidité chez les 120 premiers patients traités dans notre Institution.
De 09-98 à 10-00, 120 patients (age moyen :65,7 ans) ont eu une curiethérapie par iode 125 avec dosimétrie prévisionnelle (stade T1c : 43,3%, T2a :44,1%, T2b :12,6% ; score de Gleason£6 : 86,6%, SG=7 : 13,4% ; PSA<10 ng/ml : 61,6%). 60 patients ont eu un traitement hormonal pendant une période moyenne de 2,5 mois (1-14) avant la curiethérapie.
La durée moyenne d’hospitalisation a été de 3,5 jours. Dans les suites immédiates, 3 patients (2,5%) ont présenté un caillotage vésical. Quinze patients (12,5%) ont présenté une rétention d’urine qui a nécessité un drainage vésical par sonde vésicale pendant 2 à 6 jours chez 4 patients et le port d’un cathéter sus-pubien chez 11 patients pendant une période moyenne de 2,3 mois (1-6 mois). L’association pollakiurie-dysurie a persisté après 6 mois chez 18 patients (15%) et une résection prostatique a été nécessaire chez 3 patients (2,5%), réalisée à 6, 19 et 24 mois après curiethérapie, sans entraîner de complication.Une rectite est apparue dans les semaines suivant l’implantation chez 14 patients (11,6%), nécessitant un traitement symptomatique efficace dans tous les cas en 3 à 9 mois.Six patients (5%) ont présenté une urétrite avec disparition des troubles entre 3 et 6 mois.
Avec un suivi d’au moins 1 an après implantation, 25/72 patients (34,7%) se sont plaints de troubles de l’érection, à type de troubles de l’obtention et/ou du maintien chez 24 patients et d’impuissance chez 1 patient. Quatorze patients sont équilibrés sous yohimbineâ, 5 sous viagraâ et 1 sous IIC. Quinze patients (60%) qui présentent des troubles de l’érection avaient eu un blocage androgénique avant l’implantation.
Les résultats de la morbidité de la curiethérapie prostatique dans notre expérience correspondent à ceux publiés dans la littérature et sont dominés par les troubles mictionnels liés à une décompensation de l’obstacle prostatique avec amélioration spontanée dans 85% des cas en moins de 6 mois après traitement. Une analyse à plus long terme est nécessaire pour confirmer la faible toxicité de ce traitement.