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L’expression tissulaire de la béta-tubuline de classe III est associée à l’agressivité du cancer de prostate et prédit la sensibilité des cellules tumorales à la chimiothérapie par docétaxel

Objectifs.- (i) Etudier la valeur pronostique de la III-tubuline au stade de cancer localisé hormono-naïf  (ii) Etudier la modulation de son expression par la suppression des androgènes (iii) Déterminer son rôle dans la résistance à la chimiothérapie par docétaxel

Méthodes.- L’expression de la III-tubuline a été étudiée par immunohistochimie dans le tissu tumoral de 3 cohortes de patients, à différents stades du cancer de prostate. La modulation de l’expression de la III-tubuline par la suppression des androgènes a été étudiée dans des modèles in vitro (lignées cellulaires), et in vivo (xénogreffe sur souris athymique). La sensibilité des lignées cellulaires à la chimiothérapie par docétaxel a été étudiée : (i) sur lignées parentales ; (ii) après sur-expression de la III-tubuline par transfection du gène; et (iii) après extinction de son expression par ARN interférence.

Résultats.- L’expression de la III-tubuline était retrouvée dans 16,7% des cas de cancers de prostate localisés et était significativement corrélée aux facteurs de mauvais pronostic. Son expression était un facteur prédictif indépendant de survie sans récidive biologique après prostatectomie totale (75.4% versus 59.4% à 5 ans, p=0.002). Au stade de l’hormono-résistance, son expression était significativement plus importante dans le tissu cancéreux (76,9%, p<0,001). Les données d’immunohistochimie étaient confirmées par les expériences in vitro sur lignées cellulaires, et in vivo sur modèle murin. La sur-expression de la III-tubuline dans les lignées cellulaires conférait aux cellules une plus grande résistance au docétaxel. A l’inverse, les premiers résultats des expériences d’extinction de son expression par ARN interférence montraient une plus grande sensibilité des cellules transfectées par siARN. Les données cliniques montraient que l’expression de la III-tubuline dans le tissu tumoral était un facteur prédictif indépendant de survie globale chez les patients traités par docétaxel au stade d’hormono-résistance (13.5 versus 41.3 mois, p=0.019).

Conclusion.- L’expression de la III-tubuline dans le tissu cancéreux prostatique est associée aux facteurs de mauvais pronostiques et à la récidive biologique après prostatectomie totale. Son expression est augmentée en réponse au traitement hormonal et à la chimiothérapie par docétaxel. La III-tubuline joue un rôle important dans la chimiorésistance au docétaxel, et est un facteur prédictif de survie chez les patients traités par docétaxel.

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