L’ETUDE VOLUMETRIQUE DES HEMATIES URINAIRES PAR UN AUTOMATE D’HEMATOLOGIE AIDE-T-ELLE AU DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE D’UNE HEMATURIE MICROSCOPIQUE ?
Objectifs : évaluer l’intérêt de la mesure du volume des hématies urinaires (VGM) par un automate d’hématologie pour la détermination de l’origine glomérulaire ou non glomérulaire de l’hématurie microscopique (HMi).
Matériel et Méthodes : 45 échantillons d’urine fraîche prélevés par miction spontanée ont été étudiés chez 45 patients consécutifs (35 hommes, 10 femmes), d’âge médian 59 ans (22-86) consultant pour HMi à la bandelette urinaire sans infection urinaire. 20 ml d’urine étaient centrifugés à 150 g pendant 5 minutes, puis la suspension était étudiée avec un automate SE 9000 (Sysmex). Après chaque analyse, l’HMi était classée en trois groupes : HMi haute (glomérulaire, VGM < 50 fl), HMi basse (non glomérulaire, VGM > 50 fl), origine indéterminée (VGM mixte). Le bilan étiologique de l’HMi comprenait une étude morphologique des globules rouges urinaires (EMH) au microscope à contraste de phase, une échographie rénale, une urographie intraveineuse, une cystoscopie urinaire et une protéinurie des 24 heures en cas de normalité du bilan urinaire.
Résultats : le diagnostic étiologique de l’HMi a pu être établi dans 28 cas (62%). L’origine était glomérulaire dans 16 cas et non glomérulaire dans 12 cas. La VGM était soit de type glomérulaire (19 cas) de type non glomérulaire (3 cas) ou mixte (6 cas). Lorsque la VGM indiquait une origine glomérulaire ou non glomérulaire de l’HMi (22/28 = 78,6 %) le résultat était exact dans 77 % des cas (17/22). La sensibilité pour diagnostiquer une hématurie glomérulaire était de 100 %, la spécificité : 37,5 %, la VPP : 73,7 % et la VPN : 100 %. Une distribution volumétrique mixte (6 cas/28) correspondait à une HMi non glomérulaire dans 66% et à une HMi glomérulaire dans 33%.
Conclusion : l’étude du VGM permet d’orienter vers l’origine d’une HMi mais ne permet pas de l’affirmer du fait de sa faible spécificité.