LES TROUBLES MICTIONNELS AIGUS APRES CURIETHERAPIE PROSTATIQUE A L’IODE 125.
INTRODUCTION: Dans le cadre du traitement du cancer localisé de la prostate par curiethérapie à l’Iode-125 par voie transpérinéale, très peu de données objectives sont disponibles concernant les troubles de la miction ainsi que sur le bien fondé d’un traitement a-bloquant.
METHODES : Sur une période de neuf mois, 50 patients ont été consécutivement traités par curiethérapie exclusive pour traiter un cancer localisé de la prostate. Prospectivement, il était procédé, avant la curiethérapie puis à 1 et 3 mois de l’implantation, à une évaluation clinique des symptômes urinaires avec mesure de l’IPSS ainsi qu’à une débitmétrie urinaire et une mesure du résidu post-mictionnel. Un traitement a-bloquant (Tamsulosine*) prophylactique était systématiquement instauré.
RESULTATS : L’âge moyen de notre population s’élevait à 66,1 ans (54,2 à 76 ans). Le volume prostatique avant implantation était mesuré à 36,5 cc (18,7 à 66,8 cc). Trente-huit patients (76%) souffraient de troubles mictionnels débutant en moyenne 13 jours (0 à 5 semaines) après l’implantation. Ils se plaignaient principalement de signes irritatifs à type de pollakiurie nocturne (66 %) et d’impériosités (46 %) . La dysurie intéressait 50 % des patients. Des brûlures mictionnelles et une incontinence urinaire étaient notées respectivement chez 42 % et 6 % des patients. L’ IPSS initial moyen de 5,6 s’élevait à 11,8 au 1er mois (p<0,0001) puis à 12,3 au 3ème mois (p<0.0001). Il existait une différence significative aussi bien entre le taux initial de débit urinaire maximal (19,4 ml/sec) et celui constaté à un mois (12,5 ml/sec) (p<0,0001) que celui mesuré à trois mois (12.2 ml/sec) (p<0,0001) mais aucune différence significative n’était notée dans la mesure du résidu post-mictionnel.
CONCLUSION :Les troubles mictionnels après curiethérapie prostatique sont fréquents et les patients doivent en être prévenus. Ces troubles urinaires se traduisent objectivement par une altération du débit urinaire maximal mais sans modification significative du résidu post-mictionnel.