INCIDENCE ET PRISE EN CHARGE DES COMPLICATIONS NON UOLOGIQUES APRES CYSTECTOMIES (CT) POUR CANCER
INTRODUCTION : La CT pour cancer, réputée délicate dans les années 80, est devenu une intervention standardisée de routine qui néanmoins n’est pas dénuée de complication Cette étude a pour but d’étudier les complications non urologique (CNU)et leurs prise en charge.
MATERIEL & METHODE de 1982 à 1998, 524 patients (96 femmes et 478 hommes) ont subi une CT pour cancer de vessie. 308 ont eu une entéroplastie (217 détubulée et 91 type Camey 1), 150 un Bricker, et 34 une autre dérivation (dont 25 urétérostomies cutanées). Les patients ont été suivis bi-annuellement pendant les trois premières années, puis annuellement. Le suivi moyen a été de 72 mois (6-204 mois).
RESULTATS : les CNU médicales ont été dominées par les problèmes pulmonaires (embolie pulmonaire (EP) : 24 patients, pneumopathie : 7 patients). Pour 27 patients, une septicémie a nécessité une antibiothérapie curative adaptée (point de départ urinaire pour 18 patients et cathéter central pour 9), les autres complications médicales ont été les troubles du rythme (5), agitation nécessitant sédation (5), 2 AVC et 1 SIDA post-transfusionnel. Les CNU chirurgicales précoces ont été dominées par les problèmes de paroi (10 éventrations, 10 abcès de paroi) et complications digestifs (14 fistules du grêle, 24 occlusions dont 16 cédant à l’aspiration digestive et 8 nécessitant une laparotomie et enfin 2 syndromes d’Ogilvi). Les lymphocèles ont été fréquentes, mais seules 9 ont nécessité une reprise chirurgicale, 1 hémopéritoine a nécessité une laparotomie pour hémostase. Les CNU chirurgicales tardives ont été essentiellement des éventrations (58 dont 36 opéré), des hernies (25 dont 18 opérées) et des complications digestives (23 occlusions dont 10 ont nécessité une laparotomie) ou de stomie (3 hémorragies et 2 sténoses de Bricker). Notons des cas isolés de volvulus ou de perforation de l’entéroplastie.
CONCLUSIONS : l’important taux de CNU des CT ne remettent pas en cause les techniques utilisées, car la plupart de celles-ci sont médicalement traitables (56 %) ou par chirurgie non invasive (29 %). La fréquence des EP diagnostiquée (4,6 %) nous a amené à réaliser une scintigraphie systématique pré-opératoire dite de référence et de lutter contre les facteurs favorisant l’EP en pré et post-opératoire. La fréquence des éventrations (13 %) nous a conduit à utiliser des plaques de tissus résorbables fréquemment chez les patients à risque (obèse ou dénutri).