FACTEURS PRONOSTIQUES DU CANCER DE LA PROSTATE TRAITE PAR HORMONOTHERAPIE DE PREMIERE INTENTION
Objectif : Le traitement hormonal du cancer de la prostate est destiné à supprimer l’action des androgènes afin de contrecarrer la croissance des cellules néoplasiques hormono-sensibles. La durée et la qualité de la réponse à ce traitement sont variables d’un patient à l’autre. Le but de notre étude a été d’évaluer les facteurs pronostiques des patients traités par hormonothérapie de première intention pour un cancer de la prostate.
Matériel et méthodes : De septembre 1988 à septembre 1999, 170 patients ayant un cancer de la prostate traité par hormonothérapie de première intention ont été inclus. Le traitement hormonal a été des analogues de la LH-RH seuls dans 59,4 % des cas, un blocage androgènique complet dans 21,2 % des cas, des anti-androgènes seuls dans 17,6 % des cas et des oestrogènes dans 1,8 % des cas. Des données cliniques, biologiques, scintigraphiques et anatomo-pathologiques ont été colligées. La survie globale a été étudiée en analyse univariée en fonction des critères préthérapeutiques à l’aide de courbes de survie de Kaplan-Meier.
Résultats : Avec un recul de 33 ± 26 mois (2 – 126 mois), la survie globale a été diminuée chez les patients ayant lors du diagnostic plus de 70 ans, un score ECOG élevé, un mode de révélation du cancer par altération de l’état général ou par douleurs osseuses, une présence de douleurs osseuses, une présence de métastases osseuses en particulier au niveau du squelette appendiculaire, une dilatation des cavités rénales, un score de Gleason supérieur à 5, un taux de PSA supérieur à 100 ng/ml, un taux d’hémoglobine inférieur à 13,5 g/dl, une créatininémie supérieure à 105 mmol/l, une testostéronémie basse, un taux de phosphatases alcalines élevé, une mauvaise réponse au traitement appréciée par un taux de PSA supérieur à 4 ng/ml à 3, 6 et 12 mois.
Conclusion : La connaissance de ces facteurs pronostiques permet de prédire la réponse au traitement hormonal et la survie des patients. Ces facteurs permettent aussi de stratifier les patients en groupes comparables pour les essais cliniques.