Objectifs.– Dans une étude préliminaire, nous avions identifié par analyse protéomique, la pro-matrix métalloprotéinase-7 (PR0-MMP-7) comme un marqueur sérique et tissulaire du cancer du rein à cellules conventionnelles (CRCC). Cette protéine est une endopeptidase qui dégrade de nombreuses protéines de la matrice extracellulaire. L’objectif de cette étude a été de déterminer si son expression sérique chez les patients atteints de cancers du rein était un facteur prédictif d’évolution de la maladie.

Méthodes.– Deux cent soixante-quatre patients atteints de CRCC ont été inclus dans cette étude rétrospective. Un dosage sérique de la pro-MMP-7 a été réalisé à partir du sérum prélevé avant la néphrectomie. Les associations entre un taux élevé de PRO-MMP-7 et les facteurs clinicopathologiques usuels de progression du RCC ont été analysées. La survie spécifique et la survie sans progression ont été étudiées par la méthode de Kaplan-Meier.

Résultat.– La population étudiée était composée de 172 hommes (65,2 %) et 92 femmes (34,8 %) dont l’âge médian au diagnostic était de 62 ans (21–88). La taille médiane de la tumeur était de 6 cm (1–24). Vingt-trois et 47 patients avaient respectivement une invasion ganglionnaire (8,7 %) et métastatique (17,8 %). La valeur médiane de la PRO-MMP-7 était de 7,1 μg/l (0,2–82,2). Le délai de suivi moyen était de 27 mois (1–61). Il a été mis en évidence, en analyse univariée, une association entre un fort taux de MMP-7 et un envahissement de la veine rénale (p = 0,005), un envahissement de la graisse périrénale (p = 0,005), la présence de métastases ganglionnaires (p = 0,001) et à distance (p = 0.02), une taille tumorale plus importante (5,46 vs 8,2 cm) (p = 0,001), un stade T plus élevé (p = 0,001) et un haut grade de Fuhrman (p = 0,001). Enfin, un taux élevé de PRO-MMP-7 était associé à des survies spécifiques (p = 0,04) et sans progression (p = 0,02) plus faibles.

Conclusion.– Le dosage sérique de la MMP-7 apparaît comme un marqueur biologique pronostique de l’invasion locale et de la survie spécifique dans le cancer du rein. Des études complémentaires seront nécessaires afin de préciser son utilisation dans le suivi des patients atteints de cancer du rein, traités par chirurgie ou traitement systémique.