Objectifs.– L’objectif est d’évaluer l’efficacité de la radiothérapie hémostatique dans le contrôle local des hématuries abondantes secondaires à des cancers de vessie infiltrants chez des patients inopérables.

Méthodes.– Une étude rétrospective de janvier 1989 à janvier 2009 a été réalisée sur une population de 25 patients présentant une hématurie macroscopique grade 3 selon la classification de la CTACE par cancer de vessie infiltrant. La radiothérapie à visée hémostatique a été hypofractionée délivrant 15 Gy en 10 fractions et 5 jours.

L’âge moyen des patients était de 80,4 ans (70–92), le cancer de vessie était classé T2 chez 12 patients, T3b chez 10 patients et T4 chez 3 patients. Dans tous les cas, le carcinome urothélial était de haut grade.

Tous les patients ont eu des transfusions sanguines en moyenne 5,4 culots globulaires par patients.

Le traitement chirurgical a été récusé pour refus par 2 patients avec un index de Karnofsky à 50 % et pour contre-indications médicales chez 23 patients avec un index de Karnofsky à 20 % chez 3 patients et à 40 % chez 20 patients.

Résultat.– Les résultats sont rapportés en termes de taux de réponses immédiates dans le contrôle du saignement et de l’éclaircissement des urines en adoptant la classification de la CTCAE V3.0 des hématuries.

L’efficacité était totale après la troisième séance d’irradiation dans 12 cas (48 %) et modérée dans 2 cas avec persistance d’une hématurie grade 1.

La radiothérapie a été inefficace chez 11 patients (44 %) avec persistance d’une hématurie grade 3 chez 4 patients, hématuries grade 4 chez 4 patients, ayant nécessité une urétérostomie cutanée. Trois patients sont décédés dans un tableau de défaillance hémodynamique.

Une récidive de l’hématurie 3 mois après l’arrêt de la radiothérapie est apparue chez tous les patients.

Conclusion.– La radiothérapie intervient ponctuellement dans un grand nombre de situations palliative du cancer de vessie.

Bien que rapportée dans la littérature, l’efficacité de la radiothérapie à visée hémostatique n’a jamais été évaluée en pratique clinique.

L’irradiation hémostatique permet de réaliser une hémostase rapide chez près de la moitié des patients dont l’état général contre-indique toute thérapeutique salvatrice. Toutefois, une récidive est apparue dans tous les cas dans les 3 mois.