Etude comparée de la chirurgie laparoscopique versus chirurgie ouverte dans le prélèvement de rein chez le donneur vivant .
Objectif : Evaluer la morbidité du prélèvement de rein chez le donneur vivant pratiqué par voie d’abord laparoscopique et le retentissement sur la qualité du greffon par rapport à la voie d’abord de référence chirurgicale ouverte.
Matériels et Méthodes : De septembre 1999 à aout 2000, 40 patients, âgés en moyenne de 39 ans (19-57) ont eu un prélèvement de rein gauche par voie laparoscopique transpéritonéale (groupe 1). Les reins prélevés étaient gréffés dans le même temps chez le receveur. Les données per et post-opératoires, la durée d’ischémie chaude, la fonction du greffon et les complications post-transplantation ont été analysées de manière prospective. Ces données étaient comparées à celles d’une série historique de prélèvements de reins gauches pratiqués par voie chirurgicale ouverte rétropéritonéale chez 40 patients âgés en moyenne de 41 ans (18-63) (groupe 2) .
Résultats : Les prélèvements ont été réalisés 39 fois (97,5%) par voie laparoscopique et 1 conversion (2,5%) a été nécessaire (groupe 1). Le taux de mortalité était nul dans les 2 groupes. Les pertes sanguines et la durée d’hospitalisation étaient significativement inférieures chez les patients du groupe 1 (p<0,05). La durée moyenne d’ischémie chaude était de 2 mn (1-4) dans le groupe 1. Le taux de transfusions sanguines, la durée opératoire et le taux de complications post-opératoires étaient comparables dans les 2 groupes. Tous les reins prélevés ont été transplantés. La créatininémie des receveurs à J1 était significativement inférieure après laparoscopie (p=0,026). A 1 et 3 mois de suivi, elle était comparable dans les 2 groupes. Le taux de rejets aigus, de dialyse post-transplantation et de complications urétérales était équivalent chez les receveurs des 2 groupes (p>0,05).
Conclusion : Par rapport à la chirurgie ouverte, la laparoscopie n’augmente pas la morbidité opératoire du prélèvement de rein chez le donneur vivant. Elle n’altère pas la fonction du greffon. Un suivi à long terme sera nécessaire pour évaluer la survie des reins greffés.