Estimation de la survie conditionnelle après néphrectomie pour carcinome à cellules rénales
Objectifs.– La survie conditionnelle implique, qu’en moyenne, plus les patients sont à distance de la chirurgie, plus leur pronostic est bon. Nous avons étudié l’effet de survie conditionnelle des patients opérés pour carcinome à cellules rénales (CCR).
Méthodes.– Nous avons réalisé une analyse à partir de 3560 patients porteurs de CCR de tous stades traités par néphrectomie. Nous avons appliqué une méthodologie de survie conditionnelle à un nomogramme antérieurement publié post-néphrectomie radicale pour les patients porteurs de CCR de stade I à IV. Nous nous sommes appuyés sur les mêmes facteurs prédictifs que ceux intégrés dans le modèle initial, à savoir le stade TNM, le grade de Furhman, la taille tumorale et la présence de symptômes. Pour valider le nomogramme de survie conditionnel, nous avons utilisé une cohorte indépendante de 3560 patients provenant de 15 institutions.
Résultat.– Le taux de survie spécifique à 5 ans des patients immédiatement après la néphrectomie était de 74,2 %. Ce taux augmente respectivement à 80,4 ; 85,1 ; 90,6 et 89,6 % pour les patients encore en vie 1, 2, 5 et 10 ans après la néphrectomie. Lors de la validation à l’aide de la cohorte externe, la valeur prédictive du nomogramme de survie conditionnelle était de 89,5 ; 90,5 ; 88,5 et 86,7 % à 1, 2, 5 et 10 ans après la néphrectomie.
Conclusion.– Nous avons développé (n = 2530) et validé de manière externe (n = 3560) un nomogramme conditionnel pour prédire, avec une haute valeur prédictive, la mortalité spécifique au RCC en prenant en compte la durée de survie depuis la chirurgie. Il s’agit du premier modèle pronostique de ce type rapporté pour le suivi des patients porteurs de CCR.