Type de financement : Avec le soutien du Laboratoire Abbott

Objectifs.- Un effet direct sur le détrusor du Pygeum Africanum, fréquemment utilisé dans le traitement des troubles mictionnels associés à l’hypertrophie bénigne prostatique, est envisageable. Notre objectif a donc été d’évaluer l’effet du sérum humain, avant et après absorption orale de Pygeum africanum sur l’expression génique de cellules myofibroblastiques du détrusor humain.

Méthodes.- Le sérum avant et après absorption de Pygeum africanum a été ajouté au milieu de culture (milieu RPMI + 10% de sérum humain traité ou non) de cellules myofibroblastiques du détrusor. Nous avons utilisé des cultures primaires de myofibroblastes extraites de vessie humaines obtenues lors de cystectomies. L’impact sur le transcriptome (puce Affymetrix HG-U133 2.0 PLUS 55.000 transcrits) a été évalué.

Résultat.- Le sérum des sujets traités avec Pygeum africanum a provoqué des variations significatives de l’expression de 51 gènes. Parmi ceux-ci, le traitement a induit une sous-expression des gènes ADRA2C (codant le récepteur alpha-2 adrénergique) et RAMP1, impliqués dans la contraction des cellules musculaires lisses. Le traitement a également provoqué des modifications d’expression de gènes impliqués dans la prolifération cellulaire (notamment NR4A3) et la réponse inflammatoire.

Conclusion.- Cette étude montre pour la première fois qu’après prise orale de Pygeum africanum, les niveaux sériques de substances actives sont suffisants pour induire des changements du profil transcriptomique liés à la prolifération cellulaire, la réponse inflammatoire et la myocontraction. L’analyse des gènes régulés pourrait expliquer une partie des effets bénéfiques directs de Pygeum africanum au niveau de détrusor, par un effet anti-inflammatoire, anti-prolifératif, mais aussi régulateur de la contractilité des cellules myofibroblastiques.