Type de financement.– Ministère de la Santé publique, Tunisie.

Objectifs.– Évaluer l’effet de l’exposition professionnelle aux pesticides et aux hydrocarbures sur les paramètres spermatiques des hommes infertiles.

Méthodes.– L’étude a porté sur 3 groupes de patients infertiles : un groupe 1 (G1) : n = 68 exposés aux pesticides, représenté essentiellement par des agriculteurs ; un groupe 2 (G2) : n = 131 exposés aux hydrocarbures, représenté par des menuisiers, des cordonniers, des peintres ; un groupe 3 (G3) : n = 825 témoins non exposés à aucun facteur professionnel connu délétère pour la fertilité. Pour les 3 groupes d’étude, une analyse rétrospective des données du spermogramme a été faite, avec une comparaison des moyennes (test ANOVA) et des fréquences (test de Chi²) avec un seuil de signification p < 0,05.

Résultat.– La durée moyenne de l’infertilité dans le groupe exposé aux pesticides (G1) était significativement plus élevée que celle dans le groupe témoin (5,6 ans contre 3,4 ans). La mobilité et la vitalité des spermatozoïdes étaient significativement plus élevées dans le G3 comparativement au G1 (p < 0,01). La fréquence de l’azoospermie dans le G1 et le G2 était significativement plus importante que dans le G3.

Conclusion.– Il ressort de cette étude rétrospective que l’exposition chronique aux pesticides et aux hydrocarbures exerce à des degrés variables, des effets délétères sur la qualité du sperme. Une étude prospective complémentaire précisant la durée et les doses d’exposition aux produits chimiques et déterminant les autres facteurs de risque, serait en mesure de mieux évaluer le retentissement de ces facteurs sur la fertilité masculine.