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Effet de la cryoconservation des spermatozoïdes humains sur l’intégrité de l’ADN spermatique

Type de financement.– Ministère de la Santé publique, Tunisie.

Objectifs.– La congélation du sperme en vue de la préservation de la fertilité de l’homme est indiquée dans de nombreuses situations pouvant induire un risque d’hypofertilité ou même d’infertilité (traitement chirurgical, radiothérapie, chimiothérapie). Néanmoins, la cryoconservation provoque des altérations diverses des spermatozoïdes, au niveau membranaire mais aussi nucléaire, à type d’oxydation et de fragmentation de l’ADN, souvent associées à un stress oxydant et à des taux élevés de radicaux libres (RL). L’objectif de notre étude était d’évaluer l’effet de la cryoconservation sur l’intégrité de l’ADN spermatique d’hommes infertiles par l’exploration des taux de fragmentation et de l’oxydation de l’ADN en cytométrie de flux (TUNNEL et détection de la 8-oxoguanine).

Méthodes.– L’étude a porté sur 15 hommes consultants pour infertilité du couple. Les spermes ont été collectés par masturbation après un délai d’abstinence de 3 à 5 jours. L’analyse des paramètres spermatiques (mobilité, vitalité, numération des spermatozoïdes, morphologie et numération leucocytaire) a été effectuée avant congélation. La mobilité et la vitalité ont été également déterminées après décongélation. Les spermes ont été congelés dans l’azote liquide selon un protocole utilisant un cryoprotecteur commercialisé (SpermFreeze®). Pour l’étude de l’intégrité de l’ADN, nous avons utilisé la cytométrie de flux aussi bien pour l’étude de la fragmentation de l’ADN (technique du TUNNEL) que pour la détection de la 8-oxoguanine (biomarqueur du stress oxydatif) avant et après cryoconservation durant 7 à 10 jours.

Résultat.– Nous avons trouvé que la cryoconservation a provoqué une chute significative de la mobilité et de la vitalité (45 ± 7 vs 30,6 ± 12,2 % ; p = 0,001 et 77,2 ± 8,9 vs 45,6 ± 8,9 % ; p = 0,001, respectivement). Par ailleurs, les taux de fragmentation et d’oxydation de l’ADN spermatique ont significativement augmenté après congélation (21,3 ± 13,7 vs 33,1 ± 16,6 % ; p = 0,002 et 14,5 ± 6,2 vs 16,3 ± 5,5 % ; p = 0,03, respectivement).

Conclusion.– Nos résultats sont en accord avec plusieurs autres études qui ont rapporté que le processus de congélation/décongélation altère la mobilité des spermatozoïdes et la qualité de l’ADN par la création d’un état de stress oxydant et probablement par induction de l’apoptose. Cette étude montre donc l’effet délétère de la congélation sur les spermes d’hommes infertiles et incite l’amélioration des techniques de cryoconservation adoptées.

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