Objectifs.– Le cancer du testicule est le plus fréquent des cancers de l’homme jeune entre 20 et 30 ans. L’amélioration de la prise en charge thérapeutique a considérablement amélioré la survie de ces patients. Cependant, les traitements (chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie) ont un effet reconnu sur la fertilité avec une altération définitive possible. Ainsi, il semble nécessaire de mettre en place une stratégie de préservation de la fertilité adaptée au contexte clinique, surtout dans les tumeurs bilatérales, survenant sur testicule unique ou en présence d’une azoospermie au moment du diagnostic.

Méthodes.– Nous rapportons l’observation exceptionnelle de jumeaux, âgés de 28 ans, présentant un cancer du testicule à révélation synchrone, avec une prise en charge de la préservation de la fertilité différente. Le premier jumeau (patient A) a été traité chirurgicalement d’un tératome unilatéral sans cryoconservation préalable de spermatozoïdes. Le deuxième jumeau (patient B) présentait une tumeur bilatérale et une azoospermie avant l’orchidectomie. Une orchidectomie bilatérale a été réalisée chez ce patient, associée à une biopsie de tissu en zone saine.

Résultat.– Le patient A traité sans cryopréservation préopératoire présente une azoospermie postopératoire. Le patient B présentait un séminome bilatéral. La biopsie testiculaire per-opératoire en zone saine chez celui-ci a permis la réalisation d’une testicularspermextraction (TESE) et d’une conservation de tissu testiculaire. La TESE a isolé des spermatozoïdes dont 2 % étaient mobiles spontanément et utilisables en intra cytoplasmic sperm injection (ICSI).

Conclusion.– La prise en charge des cancers testiculaires doit être multidisciplinaire entre l’urologue, l’oncologue et le biologiste du CECOS. Il est essentiel de suivre les recommandations concernant la prévention de la fertilité. Ainsi, une cryoconservation de spermatozoïdes doit être systématique avant tout traitement. La TESE apparaît comme une alternative intéressante en présence d’une azoospermie avant traitement et dans les tumeurs bilatérales. Le risque de cancer chez le frère d’un jumeau atteint augmente de 30 % évoquant une prédisposition génétique ou une exposition toxique in utero. Cette observation souligne aussi l’importance du dépistage chez le frère d’un jumeau présentant un cancer testiculaire.