Le traumatisme rénal (TR) est le traumatisme génito-urinaire le plus fréquent : 10 % des cas de traumatisme abdominal. L’objectif de cette étude était d’analyser l’épidémiologie et les caractéristiques démographiques et traumatiques des traumatisés rénaux (TR) sur une durée de plus de 10 ans.
MéthodesÉtude multicentrique rétrospective nationale (TraumAFUF) incluant tous les patients pris en charge pour traumatisme du rein dans 20 centres hospitaliers entre 2000 et 2015. Les traumatismes iatrogènes étaient exclus de l’étude. L’ensemble des données démographiques, des circonstances du traumatisme et des données de la prise en charge et de l’évolution ont été analysés. Au total, 1799 (1431 hommes/268 femmes) patients ont été inclus, d’âge moyen 33,7 (±19,1) ans. Quinze pour cent des TR étaient de moins de 17 ans. Au total, 33,4 % étaient de haut grade (grade AAST>3).
RésultatsLes TR étaient non pénétrants dans 95,5 % des cas, 42,3 % étaient des AVP, 26,6 % des accidents sportifs et 2,5 % une tentative de suicide. Respectivement 50,1 % et 47,4 % des TR avaient hématurie macroscopique et des lésions viscérales associées, 84,5 % étaient stables hémodynamiquement. Soixante-treize pour cent avaient un scanner injecté initial. Si plaie urinaire au scanner : 28,5 % des patients avaient un drainage. Respectivement 9,8 % et 9,5 % des traitements initiaux étaient chirurgicaux et radiologiques. Une imagerie de contrôle était réalisée dans 70 % des cas chez un patient asymptomatique. La durée moyenne de séjour était de 14,9jours. En cas d’hématurie initiale, le grade du TR était significativement plus sévère (37,5 % vs 29,2 %, p <0,005), et l’hémodynamique plus instable (15,8 % vs 9,6 %, p <0,0001). Les principales différences de prise en charge entre les TR de haut grade survenu entre les périodes 2000–2009 et 2010–2016 sont présentées dans le Tableau 1.
ConclusionLa connaissance de l’épidémiologie des TR pourrait améliorer la connaissance et la prise en charge des traumatismes rénaux en France.