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ASCO GU 2025 (1ère partie) : De nouvelles avancées pour le traitement des cancers de la prostate, de la vessie et du rein

Le congrès 2025 de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) sur les cancers génito-urinaires, qui s’est tenu du 13 au 15 février à San Francisco, a mis en avant des résultats clés issus de plusieurs essais cliniques. Ces nouvelles analyses confirment l’intérêt des thérapies ciblées et de l’immunothérapie, avec des avancées significatives en matière de survie et de qualité de vie. Certaines associations thérapeutiques semblent émerger comme de nouveaux standards de traitement, avec la possibilité d’améliorer la prise en charge des patients atteints de cancers avancés de la prostate, de la vessie et du rein.

 

Cancer de la prostate :

Essai TALAPRO-2 : Les résultats finaux de l’essai de phase 3 TALAPRO-2, présentés à l’ASCO GU 2025, confirment que l’association talazoparib + enzalutamide améliore  la survie globale et la survie sans progression radiographique (rPFS) en première ligne chez les patients atteints de cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (mCRPC), indépendamment des altérations des gènes de réparation de l’ADN (HRR).

Avec un suivi médian de 52,5 mois, la survie médiane atteint 45,8 mois avec talazoparib + enzalutamide contre 37,0 mois avec enzalutamide seul (HR 0,796 ; p = 0,0155). La rPFS médiane est également prolongée (33,1 vs 19,5 mois, HR 0,667 ; p < 0,0001).

Le profil de tolérance reste maîtrisé, avec des effets indésirables de grade ≥3 principalement hématologiques (anémie 49 %, neutropénie 19 %) et une absence de nouveaux signaux de sécurité.

Ces résultats renforcent l’intérêt de l’association talazoparib + enzalutamide comme option de première ligne dans le mCRPC, avec un bénéfice clinique significatif sur la survie.

https://www.asco.org/abstracts-presentations/ABSTRACT472362

ClinicalTrials.gov ID : NCT03395197

 

Cancer de la vessie :

Essai NIAGARA : Présentée à l’ASCO GU 2025, l’étude de phase 3 NIAGARA confirme que le durvalumab  associé à une chimiothérapie néoadjuvante améliore la survie des patients atteints d’un cancer de la vessie infiltrant le muscle. Comparé à la chimiothérapie néoadjuvante seule, ce traitement réduit de 33 % le risque de métastases ou de décès et de 31 % la mortalité spécifique du cancer de la vessie, sans compromettre la cystectomie radicale.

Un point clé de cette étude réside dans l’analyse post hoc explorant l’impact de la réponse pathologique complète (pCR). Les patients atteignant une pCR après chimiothérapie néoadjuvante ont un meilleur pronostic global, avec une survie sans événement (EFS) et une survie globale supérieures. Il ressort de ces données que l’ajout du durvalumab améliore ces deux critères, y compris chez ceux qui ne présentent pas de pCR : avec pCR : EFS (HR 0,58), OS (HR 0,72) ; sans  pCR : EFS (HR 0,77), OS (HR 0,84).

Ces résultats suggèrent que le durvalumab apporte un bénéfice indépendant du statut pCR, ouvrant la voie à une adoption plus large du traitement.

Concernant la tolérance au traitement, les effets indésirables immunitaires restent majoritairement de faible intensité, et sont principalement des dysfonctionnements thyroïdiens.

Avec ces données, le durvalumab périopératoire s’impose comme un nouveau standard potentiel dans le traitement du cancer de la vessie infiltrant le muscle, offrant une amélioration significative de la survie.

https://meetings.asco.org/abstracts-presentations/242845

ClinicalTrials.gov ID :  NCT03732677

 

Cancer du rein :

Étude LITESPARK-003 : Les derniers résultats de l’essai LITESPARK-003 confirment l’efficacité durable de l’association belzutifan + cabozantinib dans le carcinome rénal à cellules claires avancé (ccRCC).

Avec un suivi médian de 34,4 mois en première ligne et de 49,9 mois après traitement préalable, la survie sans progression (PFS) médiane atteint 30,3 mois en première ligne et 13,8 mois en seconde ligne, avec des taux de réponse de 70 % et 31 %, respectivement. Plus de 50 % des répondeurs maintiennent leur réponse au-delà de 24 mois.

Le profil de tolérance reste conforme aux attentes, sans nouveaux signaux de sécurité. Ces résultats confortent le potentiel de l’inhibition de HIF-2α associée à un anti-VEGFR et justifient de nouvelles études de phase 3.

Détails de l’étude : https://meetings.asco.org/abstracts-presentations/242629

ClinicalTrials.gov ID : NCT03634540

 

Pierre Derrouch

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