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Prise en charge des calculs urinaires pendant la crise sanitaire Covid19

Dès le début du confinement, le Comité Lithiase de l’Association Française d’Urologie (CLAFU) a élaboré des recommandations de prise en charge des calculs urinaires pendant cette pandémie. Le point avec le docteur Christophe Alméras, responsable CLAFU.

Les directives nationales ne s’adaptaient pas à toutes les situations. Pour cette raison, l’AFU et ces membres ont décidé d’établir et de rédiger des recommandations spécifiques pour la prise en charge les calculs rénaux ou urinaires. C’était une première, car aucune société savante avant cela n’avait rédigé de recommandations au cours d’une crise sanitaire au niveau national.

Il faut dire qu’en France, 1 à 2 % des motifs de consultations aux urgences sont liés aux calculs urinaires, autrement nommés lithiases urinaires. Les calculs rénaux sont des petites pierres ou cristaux qui se forment dans l’appareil urinaire, au niveau du rein, parfois de la vessie. Si un calcul se coince dans le tuyau conduisant l’urine du rein à la vessie (uretère), il déclenche une crise de colique néphrétique. Il existe plusieurs sortes de calculs rénaux. Ils sont principalement de nature calcique dans 80 % des cas, à base d’oxalate de calcium. La formation des cristaux d’oxalate de calcium peut résulter de la combinaison de plusieurs facteurs, dont une diminution du volume urinaire ou encore une alimentation riche en oxalates (choux, rhubarbe, épinards, fruits tropicaux, etc.) ou en calcium (produits laitiers). Les calculs rénaux peuvent aussi être composés d’acide urique (dans 10 % des cas).

Le Dr Alméras nous explique les contraintes liées à la crise sanitaire et à la prise en charge des personnes souffrant de calculs urinaires. « Il était nécessaire d’une part, d’éviter des situations de complications infectieuses, et d’autre part, d’empêcher que les patients encombrent les urgences et encourent un risque de contamination.» Il fallait limiter la fréquentation des urgences par les patients souffrant de lithiase urinaire. Le Dr Alméras précise « Afin de gérer en priorité les patients en situation d’urgences liées aux calculs urinaires, c’est-à-dire avec un terrain fragilisé et un contexte infectieux, nous devions prévenir les risques de complications infectieuses graves notamment dans le cas de retard de prise en charge. Ces contraintes nous ont amenés à prévoir trois catégories de situations : les urgences, les patients à programmer sous quinze jours et les interventions différées et à surveiller. » Une attention particulière devait être apportée aux patients porteurs de sondes urinaires. En effet ils éliminent beaucoup de cristaux et la sonde peut être rapidement bouchée. Pour ces derniers, il fallait d’une part, traiter la douleur et d’autre part, éviter de les faire revenir aux urgences. Ainsi, les situations les moins urgentes étaient suivies en téléconsultation.

Notons enfin que ces recommandations sont une véritable source de références documentaires qui pourra servir à l’élaboration d’autres protocoles de soin si la crise sanitaire perdure. Ainsi l’ensemble des sociétés savantes ont publié des recommandations, notamment en cancérologie, chirurgie viscérale, neurochirurgie, greffes rénales, et en hépato-gastro-entérologie (liste non exhaustive).
Pour en savoir plus sur les calculs urinaires, merci de vous rendre sur notre page dédiée aux « questions-réponses sur la lithiase urinaire ».

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