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Endométriose : pourquoi consulter son urologue ?

L’endométriose est une maladie gynécologique dans laquelle l’endomètre (tissu utérin) colonise d’autres organes, à proximité ou à distance de l’utérus. Les symptômes peuvent être variés. Le Pr Jean-Nicolas Cornu, coordinateur du CUROPF (comité d’urologie et de périnéologie de la femme) rappelle la nécessité d’optimiser les parcours de soin des patientes.

Une prise en charge urologique et pluridisciplinaire

Selon le Pr Jean-Nicolas Cornu « les patientes porteuses d’endométriose présentent souvent des symptômes du bas appareil urinaire [SBAU] qui ressemblent au syndrome de la vessie douloureuse ou de l’hyperactivité vésicale ». En consultation urologique, « nous pouvons rencontrer une patiente atteinte d’endométriose et souffrant de SBAU qui est adressée par son gynécologue ou une patiente jeune non diagnostiquée qui consulte spontanément ». Il précise qu’au moindre doute, une IRM pelvienne sera recommandée. 
Il est impératif que ces patientes soient prise en charge par une équipe pluridisciplinaire composée de gastro-entérologues, gynécologues et urologues. Le parcours de soin de ces patientes passe aussi par le soutien de praticiens comme les algologues, psychologues ou sexologues. Enfin, les associations de patientes ont un rôle majeur à jouer dans cet accompagnement.

Comment se déroule la prise en charge urologique des patientes souffrant d’endométriose ?

Le bilan initial se compose d’un entretien qui s’appuie sur des questionnaires spécifiques, d’une cystoscopie (examen de l’urètre et de la vessie, réalisé en passant par les voies naturelles) afin de vérifier l’absence de lésion d’endométriose dans la vessie.
Enfin, un bilan urodynamique est réalisé. Ce sont des tests qui évaluent le fonctionnement de la vessie et du sphincter.

Ce protocole de dépistage permet d’évaluer si des troubles de stockage ou de vidange existent au niveau de la vessie. Il permet en outre d’estimer la présence d’une douleur persistante. Avant toute décision thérapeutique, « il faut surtout se coordonner avec le gynécologue pour bien se situer dans le parcours de prise en charge de la patiente » rappelle le Pr Cornu.
Actuellement la prise en charge de la maladie est symptomatique. Néanmoins, « des essais thérapeutiques sur des instillations sont en cours pour le traitement des douleurs vésicales » confie le Pr Cornu. L’instillation est un traitement qui consiste à introduire lentement dans la vessie un médicament à l’aide d’une sonde urinaire.
Quand un traitement spécifique est décidé celui-ci est souvent multimodal et associe traitement médicamenteux venant bloquer la production hormonale à un traitement chirurgical. 
En cas d’intervention la chirurgie mini invasive est privilégiée, par coelioscopie ou chirurgie robot assistée, et consiste à retirer les lésions d’endométriose. Cela permet de limiter le traumatisme opératoire ainsi que les douleurs.

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