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Cancer de la prostate : un algorithme pour vérifier l’efficacité de sa prise en charge

À Bordeaux, des chercheurs ont étudié les données nationales dont disposent les pouvoirs publics sur le cancer de la prostate métastatique et résistant à la castration pour en définir les principales caractéristiques et la meilleure prise en charge.

Le cancer de la prostate re?sistant a? la castration (CPRC) est de?fini par une progression de la maladie malgré un traitement hormonal (suppression androgénique). Supervisée par des urologues, la plateforme de recherche en pharmaco-épidémiologie Bordeaux PharmacoEpi (BPE) a réalisé une étude sur le cancer de la prostate métastatique et résistant à la castration (mCRPC) intitulée CAMERRA (1)

Le repérage numérique des patients atteints de mCPRC en France 

Alors qu’aucune donnée épidémiologique n’était disponible jusqu’alors, les premiers résultats de l’étude ont permis d’extrapoler à la population française des hommes de plus de 40 ans en 2014 une prévalence des cancers de la prostate, quels qu’ils soient, de 488 618 personnes. Pour les formes métastatiques, cette prévalence était de 36590, pour les formes résistantes à la castration, de 24096 et pour les cancers associant ces deux caractéristiques (mCRPC), de 16423.
Pour Nicolas Thurin, pharmaco-épidémiologiste à Bordeaux PharmacoEpi et chercheur de l’étude, « il était primordial de déterminer le nombre de patients concernés par la maladie pour évaluer, entre autres, l’efficacité de leur prise en charge dans un second temps ». L’efficacité des thérapeutiques prescrites et réalisées effectivement pour les personnes atteintes de mCRPC est en cours d’analyse pour des résultats attendus cette année. Cela permettrait de repérer les options thérapeutiques les plus pertinentes.

Un algorithme fiable et performant a été développé

Afin de réaliser l’étude CAMERRA, l’équipe Bordeaux PharmacoEpi a développé pendant 3 ans un algorithme performant, spécifique et fiable avec l’aide d’experts scientifiques, permettant de repérer les patients mCRPC dans la base du Système national des données de santé (SNDS) qui couvre l’ensemble de la population française. « À partir des informations fournies par l’assurance maladie, les actes médicaux assurés partout en France, les diagnostics hospitaliers et les consultations médicales réalisées en ville et à l’hôpital, notre algorithme peut identifier et extraire les données épidémiologiques et thérapeutiques qui concernent les patients mCRPC », précise Nicolas Thurin. 
Ce repérage, qui a pour objectif de suivre la prévalence et l’incidence de la maladie entre autres, permettra également aux chercheurs de faire une description précise des patients atteints de mCRPC (âge, comorbidités, complications…) et d’identifier leurs traitements, dans un second temps, à partir des informations du SNDS. « En caractérisant les traitements utilisés pour soigner les patients et en comparant leur efficacité, nous espérons aider les médecins à déterminer les stratégies thérapeutiques qui fonctionnent vraiment », indique Nicolas Thurin. « Les conclusions de notre étude pourraient amener potentiellement les recommandations actuelles à évoluer ».

 

Références
(1)    Thurin N et al. Épidémiologie du cancer de la prostate résistant à la castration et métastatique : données françaises à partir du SNDS. Progrès en Urologie. Volume 29, Issue 13, November 2019, Page 699. https://doi.org/10.1016/j.purol.2019.08.139.
 

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