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Surveillance active : limiter l’approche chirurgicale dans le traitement du cancer du rein

Le développement de l’imagerie médicale représente une avancée dans la détection des tumeurs. La détection précoce des tumeurs rénales peut entraîner une modification de la prise en charge thérapeutique de celles de petites tailles. L’approche chirurgicale doit-elle rester privilégiée ?

La chirurgie a longtemps été l’approche thérapeutique de première intention des cancers du rein. Toutefois, la détection précoce des tumeurs rénales grâce à l’imagerie médicale (scanners, échographie) permet dans certains cas de limiter cette tendance.
Le Dr Idir Ouzaid membre du comité de cancérologie de l’AFU précise « qu’en général les tumeurs rénales progressent lentement » (1). Il ajoute que « l’un des avantages de la surveillance active est de préserver la fonction rénale, à condition que le risque de progression vers une maladie métastatique soit minime et qu’une intervention chirurgicale ne soit pas nécessaire ». En pratique, « elle repose sur des examens réguliers. Si une évolution de la maladie est détectée, un traitement peut alors être programmé », explique l’Institut national du Cancer.

Privilégier une surveillance active des tumeurs
Dans certains cas, la surveillance des tumeurs peut donc être une alternative de l’ablation chirurgicale. Toutefois, certains critères de surveillance doivent être pris en compte, afin de garantir la sécurité des patients. En effet, des examens doivent être réalisés tous les 3 à 4 mois (scanners, échographie). La surveillance active doit être interrompue lorsque : 
•    le diamètre de la tumeur supérieur à 4 cm ;
•    la croissance supérieure à 0,5 cm/an ;
•    le patient en fait la demande ;
•    certains symptômes, comme une hématurie (présence de sang dans les urines), apparaissent. 
Les suites thérapeutiques sont déterminées en fonction de l’évolution de ces critères.

La pratique d’examens réguliers
Selon les critères du registre Delayed Intervention and Surveillance for Small Renal Masses (DISSRM, USA), la pratique de la surveillance active est adaptée à un grand nombre de petites tumeurs. Les critères d’inclusion des patients dans le protocole tiennent compte de multiples facteurs tels que la taille, la vitesse de croissance des tumeurs, l’âge du patient ou les comorbidités associées (2). Et bien qu’aucun protocole précis ne soit édicté, la pratique de scanners au départ, suivis d’échographies régulières permet de dépister efficacement une augmentation significative de la taille des tumeurs rénales. 
Les patients qui sortent du protocole de surveillance bénéficient majoritairement d’une approche conservatrice telle que la néphrectomie partielle (2) (ablation de la partie uniquement tumorale du rein). Les soins octroyés permettent de retarder la réalisation d’une intervention chirurgicale trop précoce.

 

Références

  1. Mir MC et al. Role of Active Surveillance for Localized Small Renal Masses. Eur Urol Oncol. 2018 Aug;1(3):177-187. DOI : 10.1016/j.euo.2018.05.001.
  2. Ristau BT, Kutikov A, Uzzo RG, Smaldone MC. Active Surveillance for Small Renal Masses: When Less is More. Eur Urol Focus. 2016 Dec 15;2(6):660-668. DOI : 10.1016/j.euf.2017.04.004. Epub 2017 Apr 19.
     

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