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Un taux anormalement élevé de cancers de la vessie en PACA

Les résultats d’une étude épidémiologique montrent un taux anormalement élevé de cancers de la vessie en PACA, notamment dans les Bouches-du-Rhône. 

À l’origine de sa création, le souhait de répondre aux interrogations des populations vivant a? proximité de sites industriels sur la fréquence des cancer. L’observatoire REVELA13 a rempli une partie de sa mission. Une étude récente a mis en évidence un taux de cancer de la vessie supérieur à celui en France chez les populations du Bouches-du-Rhône(1)

1 735 nouveaux cas de cancer de vessie chez les hommes entre 2013 et 2016
2 130 nouveaux cas de cancer de la vessie – contre 13 074 en France métropolitaine – ont été dénombrés entre 2013 et 2016 (1 735 chez les hommes et 395 chez les femmes)(1). « La région PACA connait la plus importante incidence du cancer de la vessie en France », remarque le Pr Éric Lechevallier (Marseille), membre du conseil d’administration de l’AFU qui a participé à la structuration de cet observatoire. « Population plus âgée, surexposition à des agents cancérigènes présents dans l’environnement, contexte socioéconomique plus défavorisé… ? Pour l’instant, nul ne sait pour quelle(s) raison(s) ». Et au professeur d’indiquer : « comprendre cette forte incidence en région PACA, notamment dans les Bouches-du-Rhône, est désormais le nouvel objectif de l’observatoire ».

De l’utilité de mener de nouvelles études
Les études ont été poussées à l’échelle communale et des arrondissements de Marseille. « De façon surprenante aucune sur-incidence n’a été constatée au niveau de la zone industrielle de l’Étang de Berre(1)», s’étonne le Pr Lechevallier qui a participé au recueil des données. Toutefois, il convient de considérer ces résultats avec précaution. En effet, seuls les lieux d’habitation ont été pris en compte dans l’étude de la répartition des cas de cancers de la vessie. « Les personnes atteintes habitant Marseille travaillent peut-être dans cette zone industrielle. Ce sera à préciser ». 
L’observatoire a également remarqué que les hommes du sud-est de Marseille et de 20 communes au sud-est de la ville, sur l’axe Aubagne – La Ciotat, étaient particulièrement touchés(1). « C’est une région où il y a un fort trafic autoroutier et qui est encaissée dans une vallée avec de l’industrie chimique et anciennement des chantiers navals au niveau de La Ciotat », précise le Pr Lechevallier.

Pour les femmes, cette tendance est également observée 9 arrondissements de l’est de Marseille et à La Penne?sur?Huveaune(1). A priori, la défaveur sociale n’explique pas ces différences de répartition géographique, toutefois une étude plus approfondie de ce facteur est envisagée. Le Pr Lechavallier espère que des échantillons de population plus petits (entre 2 000 et 3 000 habitants) feront l’objet de nouvelles évaluations afin « d’obtenir une idée plus précise de la répartition géographique du cancer de vessie dans cette région ».

Références 

  1. Observatoire des cancers du rein, de la vessie et des leucémies aigües chez l’adulte dans le département des Bouches-du-Rhône (REVELA 13) : analyses spatiales, 2013-2016.

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