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Sexualité et cancers urologiques

Les cancers peuvent entrainer des changements de vie, parfois esthétiques ou fonctionnels. Au niveau des organes du pelvis, la chirurgie peut provoquer des troubles érectiles, ou des modifications esthétiques. Les urologues, souhaitant la meilleure prise en charge pour les patients, s’intéressent de longue date à préserver au mieux leur vie intime. Le point avec le Pr Stéphane Droupy, chef du service d’urologie au CHU de Nîmes. 

Une discipline récente, un sujet présent depuis des années

La sexologie est l’étude de la sexualité humaine et de ses manifestations. Cette discipline étudie les différents aspects de la sexualité, à savoir les mécanismes des rapports érotiques, mais également les comportements sexuels, à travers la psychologie, la physiologie et la médecine. La sexologie a une vocation thérapeutique pour des patients atteints de troubles de la sexualité. L’oncosexologie, la sexologie des patients atteints d’un cancer, est une discipline récente et peu répandue en France. Peu de Centres de Lutte contre le Cancer disposent d’une offre de soins dans ce domaine. Les urologues l’ont toujours intégrée au sein de leur pratique.  « Nous sommes directement concernés. D’une part, nous générons des troubles sexuels lorsque nous traitons certains cancers urologiques, et d’autre part, nous sommes spécialisés dans la prise en charge de ces troubles », note le Pr Droupy. 

Une chirurgie de plus en plus économe

La chirurgie de cancer peut provoquer des lésions sur les organes touchés par la maladie, ou sur les tissus adjacents à la tumeur. Par différents phénomènes (lésion, coagulation, exérèse), il peut donc y avoir des altérations des nerfs, vaisseaux, voire des organes responsables de la sexualité ou des érections. Le changement du schéma corporel peut également avoir des effets néfastes sur la sexualité des patients après chirurgie. « Pendant longtemps, on a considéré que la perte de la fonction sexuelle était le prix à payer pour guérir ou pour gagner quelques années de survie », rappelle le Pr Droupy. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. 
La chirurgie, devenant moins délabrante et plus économe, permet une meilleure préservation des structures anatomiques. Les traitements complémentaires (radiothérapie, chimiothérapie) permettent également une diminution de taille de la tumeur, rendant la chirurgie plus facile pour l’urologue. Les praticiens sont attentifs à préserver les bandelettes vasculo-nerveuses qui se trouvent de part et d’autre de la prostate et de la vessie. 

Il faut donc pouvoir parler de sexualité aux patients souffrant d’un cancer uro-génital. Certains patients peuvent avoir des troubles, voire une absence de libido, en raison de traitements hormonaux, mais conservent « une envie d’avoir envie ».

Ces troubles peuvent engendrer des conséquences au sein du couple. Il existe peu de solutions pour les patients castrés chimiquement, dont la libido est en panne. Néanmois, des aides et un accompagnement sont possibles. La sexologie peut donc prendre une place plus qu’importante dans la prise en charge et la décision thérapeutique de patients atteints d’un cancer urologique.
 

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