La résistance aux antibiotiques : le risque se confirme !
Une étude parue dans un grand journal scientifique (Lancet) a confirmé que la résistance des bactéries aux antibiotiques augmente les risques de décès liés aux infections. Cela va amener les praticiens à modifier leur pratique face à une infection.
La résistance aux antibiotiques est une mutation des bactéries, qui leur permet de survivre face à un traitement par antibiotique. Lorsqu’une infection contient une bactérie résistante, le traitement est plus complexe pour le médecin, qui doit parfois utiliser un traitement intraveineux pour traiter la maladie.
La résistance aux antibiotiques entraîne une augmentation des dépenses médicales, une prolongation des hospitalisations et une hausse de la mortalité.
Depuis de nombreuses années, trop d’antibiotiques ont été utilisés à tort par les médecins, rendant cette résistance plus commune. La sonnette d’alarme a été tirée par l’ensemble de la communauté scientifique et des instances de santé, soucieuses de l’arrivée d’une « ère post antibiotique ». Cette ère verrait la mortalité liée aux infections augmenter. Un rapport a même été écrit par l’Organisation Mondiale de la Santé en 2014.
Jusqu’à présent, aucune étude de grande ampleur n’avait prouvé cette théorie, jusqu’à cette étude publiée dans le Lancet par Cassini. Il est donc urgent pour les médecins de changer leur manière d’appréhender une infection.
Une estimation inquiétante
L’objectif de l’étude était d’estimer le nombre d’infections et de décès causés par des bactéries résistantes sur l’année 2015. Huit espèces bactériennes étaient identifiées.
671 689 cas d’infections ont été rapportés, responsables de 33 110 décès. Deux bactéries ont été mis en évidence, E Coli et K. Pneumoniae, avec des résistances diverses.
Les patients les plus touchés par ces infections étaient ceux aux âges extrêmes de la vie : avant 4 ans et après 50 ans. La France était le 5e pays en termes d’espérance de vie liés à l’exposition face à des bactéries résistantes.
Autre chiffre important, le nombre d’infections et de décès entre 2007 et 2015 a été multiplié entre 3 et 6 selon le type de bactérie
L’incidence importante des infections montre que tous les urologues seront confrontés à la gestion des infections résistantes, peut-être même plus qu’à la cancérologie dans certains centres !
Les bactéries quotidiennement rencontrées telles que E. coli, K. pneumoniae et P. aeruginosa doivent être traitées de manière plus rationnelle par l’ensemble des praticiens. Des recherches sont en cours pour évaluer la part génétique des résistances des bactéries.
Au niveau individuel, il faut également faire attention à ne jamais utiliser des médicaments qui n’ont pas été prescrits par un médecin, mais également prévenir les infections en se lavant régulièrement les mains ainsi que les aliments que l’on consomme.