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Prothèses vaginales : comment gérer les complications ?

Le prolapsus vaginal, qui consiste en une « descente d’organe » (vessie, rectum, utérus), est une pathologie secondaire au vieillissement des tissus de soutien du périnée, dont souffre plus d’une femme sur deux de plus de 50 ans.

Certains prolapsus sont asymptomatiques, alors que d’autres nécessiteront des traitements pour lutter contre les différents symptômes. Parmi les traitements en première intention figure la rééducation, notamment lorsqu’il existe une incontinence urinaire associée. Cette rééducation sera réalisée avec le kinésithérapeute, et consistera en un développement des muscles de soutien du pelvis par des exercices spécifiques ainsi qu’une stimulation électrique.

Lorsque la rééducation est insuffisante, la chirurgie est souvent nécessaire pour rétablir l’anatomie de la patiente et ainsi éviter des complications du prolapsus, altérant la qualité de vie. Cette chirurgie se fera soit par voie coelioscopique abdominale, c’est à dire par de petites incisions centimétriques qui permettent de faire passer un tube optique avec caméra et des instruments chirurgicaux afin de pouvoir opérer dans l’abdomen, soit par voie basse en passant par le vagin.

La voie basse est indiquée lorsqu’il y a une récidive de prolapsus, ou lorsque la cœlioscopie n’est pas possible (pour des raisons anesthésiques, ou lorsqu’il y a eu des interventions antérieures au niveau abdominal). La pose d’une plaque en polypropylène y est souvent associée. Malheureusement, ces plaques, bien que solides, peuvent entraîner de lourdes complications (érosion, douleurs, rétractions, rendant les rapports sexuels impossibles). Aux États-Unis notamment, ces prothèses, ayant été posées avant d’attendre un accord des hautes autorités de santé, étaient donc utilisées les premières années dans un cadre non réglementaire, avec des conséquences lourdes pour les premières patientes concernées par cette nouvelle technique opératoire.

Un encadrement des indications par l’Association Française d’Urologie

En France, et cela depuis 2016, la prothèse vaginale est une option secondaire dans la prise en charge des prolapsus, la société savante invitant à privilégier la voie coelioscopique, et à réserver les prothèses pour des situations bien choisies, et par des praticiens entraînés. Ces recommandations font suite à un état des lieux consensuel, après avoir été alerté des complications possibles de ces prothèses. Une patiente sur 30 environ est victime de complications, nécessitant une prise en charge chirurgicale dès les premiers symptômes, et de manière spécifique pour chaque patiente, étant donné la particularité de chaque complication. Les conséquences peuvent être lourdes, avec des altérations significatives, parfois bien plus importantes qu’avant l’intervention… Il est donc nécessaire pour le praticien d’évaluer la balance bénéfice-risque, d’informer sa patiente, avant d’envisager la pose d’une prothèse vaginale.

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