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Cancer de la vessie : des biomarqueurs pour mieux cibler le traitement

Dans le cadre des traitements des tumeurs de la vessie, une nouvelle étude basée sur des critères médico-économiques, valide l’utilisation de biomarqueurs pour cibler les patients qui seront les plus sensibles à la chimiothérapie néo-adjuvante et ainsi mieux guider les indications.

Aujourd’hui, la chimiothérapie néo-adjuvante, c’est à dire réalisée avant l’intervention chirurgicale, est recommandée pour toute tumeur de vessie infiltrante localisée, quel que soit le stade. Cependant, ce traitement présente de nombreux effets secondaires et des conséquences sur la réalisation de la cystectomie, ce qui peut présenter un frein à son développement et son utilisation. Il est donc important de pouvoir prédire l’efficacité et la tolérance de chaque patient à la thérapie pour les traiter au mieux. Bénéfique pour le patient, cette médecine personnalisée est également un choix médico-économique intéressant.

Un choix médico-économique intéressant

Dans une récente étude parue dans BJU International, des chercheurs ont évalué l’impact médico-économique potentiel de l’intégration de biomarqueurs dans une approche de sélection des patients à la chimiothérapie néo-adjuvante. Ils ont ainsi cherché à déterminer une stratégie avec une efficacité maximale pour un coût donné.

Comparant la cystectomie seule, la chimiothérapie néo-adjuvante systématique suivie d’une cystectomie, et la chimiothérapie néo-adjuvante guidée par 3 biomarqueurs, les auteurs montrent que la dernière approche pharmacogénétique est la meilleure stratégie. La survie globale augmente de l’ordre de 5,2 mois par rapport à la cystectomie seule et de l’ordre de 1,6 mois par rapport à la chimiothérapie néo-adjuvante systématique.

Au final, l’utilisation de ces marqueurs prédictifs pourrait permettre une sélection optimale des patients candidats à une chimiothérapie néo-adjuvante selon le concept de médecine personnalisée, avec un impact médico-économique non négligeable.

Quels biomarqueurs concernés
 
Dans l’étude, trois biomarqueurs potentiels ont été utilisé : la classification en sous-types moléculaires basée sur l’analyse ARN, la mutation ERCC2 et un panel de gènes de réparation de l’ADN. Ce dernier des trois biomarqueurs serait associé à une meilleure sensibilité à une chimiothérapie néoadjuvante à base de sels de platine et semble être le meilleur biomarqueur dans une stratégie coût-efficacité. Avec cette approche, 38% des patients recevraient une chimiothérapie néo-adjuvante ce qui correspondrait à un doublement par rapport aux pratiques actuelles aux US.

Cependant, pour le moment, en l’absence de données prospectives et en dehors d’essais cliniques, aucun marqueur moléculaire n’est validé et la chimiothérapie néo-adjuvante doit être proposée à tous les patients éligibles à une chimiothérapie à base de sels de platine afin d’optimiser la survie post-cystectomie.

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