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Vasectomie, l’opération méconnue

Si la vasectomie est autorisée en France depuis 2001, ce moyen de contraception définitif est encore peu utilisé, a contrario des pays anglo-saxons, en particulier le Canada. Regrets et angoisses freinent son utilisation qui pourrait pourtant rendre de réels services aux couples qui ne souhaitent plus avoir d’enfants.

La contraception masculine est encore un sujet sensible en France et il en revient souvent à la femme de supporter le poids de la régulation des naissances. Cependant, dans des pays comme le Canada, il est extrêmement fréquent qu’un homme souhaite prendre sa part de responsabilité et s’adresse à son médecin pour une vasectomie. Cette intervention contraceptive définitive consiste à stopper la progression et sortie des spermatozoïdes en réséquant les canaux déférents. Les spermatozoïdes représentant seulement 3 % du volume de l’éjaculat, le patient devient donc stérile sans que son éjaculation, ni sa sexualité, ne soient modifiées par l’opération. Au contraire : libérés du risque d’une grossesse non désirée, les couples retrouvent souvent une vie intime plus épanouie.

Des freins à la stérilisation en France

L’histoire de la vasectomie en France est complexe. Jusqu’en 2001, l’intervention était interdite au motif que cette opération représentait une atteinte à l’intégrité physique du patient.

L’intervention est aujourd’hui autorisée (loi n° 2001-588 du 4 juillet 2001) mais son niveau de remboursement, extrêmement bas (entre 56,89 et 59,77 euros selon la technique), reste un frein majeur tant pour le patient que pour le praticien qui se voit contraint de demander un dépassement d’honoraires.

Autre frein – psychologique celui-là – l’angoisse de castration. Dans l’imaginaire populaire, infertilité et impuissance ont partie liée, et pour beaucoup d’hommes de culture latine, perdre sa capacité de reproduction, revient à ne plus être tout à fait un homme.

Une décision qui n’est pas prise à la légère

L’opération est rarement demandée par des hommes célibataires. Elle est le plus souvent le fruit de la décision d’un couple stable, qui après avoir eu le nombre d’enfants désirés, s’interroge sur les risques et les contraintes inhérents à la contraception féminine. Pour tous ces couples, la vasectomie représente une solution simple, rapide, efficace.

Cependant, en vertu du caractère définitif de cette méthode de stérilisation, la loi française impose un suivi des patients avec des entretiens préalables, des documents explicatifs et un consentement écrit. Cette procédure vise à mesurer la détermination du patient ainsi que sa compréhension de l’intervention et de ses conséquences.

Et si on a des regrets ?

Reperméabiliser des canaux déférents qui ont été obturés chirurgicalement est une opération possible mais dont les résultats sont souvent décevants. Pratiquée dans les 3 années qui suivent la vasectomie, la “vasovasostomie” offre un taux de réussite acceptable (de l’ordre de 30 à 70 %).

Au-delà, la probabilité pour l’homme de féconder naturellement chute drastiquement. Mais il reste des possibilités de concevoir, en prélevant des spermatozoïdes dans l’épididyme et en réalisant une fécondation in vitro. Autre solution, mettre en réserve des paillettes dans un centre de conservation du sperme pour le cas où l’homme changerait d’avis et souhaiterait à nouveau devenir père.

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