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La télémédecine en urologie, c’est pour bientôt ?

La télémédecine en urologie, c’est pour bientôt ?

Certaines disciplines médicales commencent à adopter la télémédecine. En urologie, les pratiques sont encore très confidentielles, mais il sera peut-être bientôt possible de consulter son spécialiste depuis chez soi.

La télémédecine ressemble à la rumeur : on en parle beaucoup, mais on la voit peu. Une situation qui pourrait changer. La porte s’ouvre doucement, sous l’impulsion de pouvoirs publics qui y voient une solution à la désertification médicale. De nouvelles législations font leur apparition pour la faciliter.

Mais pour l’urologie, il y a encore du chemin à faire. « En France, l’essentiel de l’activité de la télémédecine concerne la cardiologie, avec le suivi des maladies cardiovasculaires, et la dermatologie », explique le Dr Adnan El Bakri, urologue à Reims et président du conseil national de la e-santé (CNeS). « En urologie, nous sommes pour l’instant très en retard, mais le champ de développement est très large », assure-t-il.

Une relation à distance

À commencer par la télé-expertise. A la différence d’une consultation, il s’agit d’un médecin qui demande un avis spécialisé à distance pour une situation clinique qu’il prend en charge. Le recours à cet outil aurait tout son sens dans des domaines où la compétence est concentrée dans seulement quelques centres experts, comme c’est le cas pour la neuro-urologie. Plutôt que de faire déplacer les patients pour une consultation à l’autre bout de la France, le spécialiste local pourrait directement avoir recours aux conseils d’un expert, explique le médecin.

Plus contraignante, la téléconsultation aurait néanmoins tout son sens dans le suivi des maladies chroniques. « Dans l’hyperplasie bénigne de la prostate, par exemple, je pourrais tout à fait faire la première consultation avec le patient, puis les consultations de suivi à distance », estime Adnan El Bakri. Il suffirait pour cela de numériser les questionnaires comme l’IPSS, et de disposer des résultats biologiques au format numérique. Les patients économiseraient ainsi de nombreux déplacements.

Les pouvoirs publics investissent

Des initiatives se dessinent également en téléchirugie. Le robot permet la télémanipulation : les chirurgiens ont montré que l’intervention à distance était possible… depuis 2001. Une patiente avait alors été opérée à Strasbourg, depuis l’autre côté de l’Atlantique. « À mon avis, ça ne se fait pas vraiment aujourd’hui parce que le robot est encore réservé à certains centres », note Adnan El Bakri, avant de préciser que la baisse attendue des coûts des robots pourrait en aider le développement.

Dans un contexte de démographie médicale en berne, les pouvoirs publics souhaitent miser sur la télémédecine. Mais pour le Dr El Bakri, ce sont avant tout les initiatives locales qui ont vocation à faire de ce champ, encore très prospectif, une réalité. « Il y a de l’argent pour ça », ajoute-t-il, rappelant que le gouvernement prévoit d’investir cinq milliards d’euros dans l’innovation en santé.

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