Cancer de la prostate : les effets secondaires de l’hormonothérapie
Cancer de la prostate : les effets secondaires de l’hormonothérapie
Un français sur sept est touché par le cancer de la prostate, le plus fréquent chez les hommes. Lorsqu’un traitement s’avère nécessaire, une thérapie hormonale peut être indiquée, le plus souvent combinée à un autre traitement. Elle permet un blocage androgénique en réduisant les taux de testostérone.
Cette hormonothérapie n’est pas sans effets indésirables, effets qui pour la grande majorité sont consécutifs à la suppression hormonale recherchée. Une fiche d’information, disponible sur le site de l’AFU, permet de répertorier les principaux effets indésirables et les conseils à suivre. En voici un aperçu commenté par le Pr Michel Soulié, chef du service d’urologie de l’hôpital Rangueil (CHU Toulouse).
Risque cardiovasculaire
Les patients sous hormonothérapie ont un risque de mortalité cardiovasculaire accru de 57%. Ce risque est d’autant plus important si le patient a une pathologie cardiaque ou coronarienne sous-jacente.
Pour lutter contre cette complication, depuis deux ans, les cardiologues américains ont formalisé des modalités préventives dans le risque cardiovasculaire propre à l’hormonothérapie. En voici la formule :
- A (awareness & aspirin) sensibilisation aux signes cardiovasculaires à surveiller et prescription d’aspirine en prévention ;
- B (blood pressure) contrôle de la tension artérielle ;
- C (cholesterol & cigarettes) traitement anti-cholestérol et arrêt du tabac,
- D (diabetes & diet) contrôle du diabète et régime alimentaire adapté ;
- E (exercise) pratique d’une activité physique modérée.
« Toutes ces informations sont facilement accessibles en simple consultation, aussi est-il possible de les prendre en charge avec le spécialiste adapté », souligne le Pr Michel Soulié.
Risque osseux
« Il ne faut pas négliger l’impact osseux de l’hormonothérapie, qui peut avoir des conséquences dès la première année, surtout pour les patients déjà fragilisés », rappelle le Pr Michel Soulié. Plusieurs facteurs contribuent à la fragilité osseuse : l’âge, les problèmes articulaires, la sédentarité, la dénutrition, le fait de consommer de l’alcool ou du tabac et même la présence de maladies cardiovasculaires. Un certain nombre d’entre eux peuvent faire l’objet d’une prise en charge pour réduire ce risque.
Déclin cognitif
L’hormonothérapie peut également entraîner une forme de déclin cognitif et mnésique parfois difficilement détectable. Les patients peuvent ainsi connaitre une diminution des capacités cognitives sensible à partir de 6 mois de traitement. Une association entre ce traitement et la maladie d’Alzheimer est reconnue. « Il convient de sensibiliser très tôt sur ce point, informer le patient et son entourage qu’il peut avoir à cultiver sa mémoire, via des jeux adaptés, et ne pas hésiter, au besoin, à recourir à un psycho-oncologue », commente le Pr Michel Soulié.