Régulation hormonale qualitative et quantitative dans le cancer de la prostate résistant à la castration
La dépendance aux androgènes des cellules prostatiques cancéreuses justifie la stratégie initiale de suppression androgénique pour traiter le cancer de la prostate métastatique. Après une phase de sensibilité à ce traitement, on observe une reprise évolutive de la maladie alors que le taux d’androgènes sériques est efficacement réduit: le cancer est alors dit « résistant à la castration » (CPRC).
Une recherche Medline a été réalisée et actualisée jusqu’en septembre 2012, sur la base des mots-clés: castration resistant, prostatic neoplasms, androgens, testosterone et regulat*. Cet article présente une synthèse des données concernant la régulation hormonale qualitative et quantitative des voies androgéniques.
Les méthodes de détection sérique des androgènes ne reflètent pas la concentration tissulaire, d’autant plus au sein des cellules de cancer de la prostate qui présentent des taux plus importants d’hormones. La dihydrotestostérone, bien qu’hormone biologiquement la plus efficiente, n’est pas la seule voie d’activation de la cascade de gènes dépendant des androgènes. La synthèse de ces derniers emprunte de multiples voies dont une principale et de nombreuses alternatives en dehors du testicule (surrénales et autres tissus périphériques, voire cellule tumorale). La régulation fine de l’activité androgénique cellulaire dépend du taux d’androgènes mais également de l’activité de multiples cofacteurs et récepteurs. Les traitements développés tentent de bloquer ces différents mécanismes.
La poursuite évolutive du cancer de la prostate au stade de résistance à la castration est une adaptation de l’organisme et de la cellule tumorale à la privation androgénique. Les mécanismes impliqués comprennent synthèse de novo, concentration par pompe, régulation de l’affinité aux androgènes mineurs par les cofacteurs… De multiples thérapeutiques ont été développées pour inhiber les voies identifiées, mais leur efficacité est à ce jour souvent incomplète et révèle l’existence de mécanismes alternatifs. D’autres travaux de recherche sont nécessaires, avec pour limites les techniques de dosage tissulaire des androgènes et la disponibilité des tissus tumoraux.
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