Points essentiels à ne jamais oublier pour la pratique
1. Les recommandations ne couvrent pas et ne peuvent pas couvrir l’ensemble des situations cliniques. De nombreux actes n’ont pas fait l’objet d’une évaluation scientifique.
2. En l’absence de recommandations pour un sujet spécifique, les praticiens peuvent, ou non, choisir de prescrire une ABP en se rapprochant au plus près de pathologies ou techniques similaires.
3. L’antibioprophylaxie (ABP) est une prescription d’antibiotique qui s’applique à certaines chirurgies “propres” ou “propre-contaminées”.
4. L’ABP diminue d’environ 50 % le risque d’infection du site opératoire.
5. La cible bactérienne doit être identifiée et dépend du type de chirurgie, de la flore endogène du patient et de l’écologie de l’unité d’hospitalisation.
6. L’indication de l’ABP est posée lors de la consultation pré-interventionnelle et tracée dans le dossier.
7. L’administration doit précéder le début de l’intervention d’environ 30 minute. La séquence d’injection des produits d’induction doit être séparée de 5 à 10 minutes de celle de l’ABP.
8. L’application de la « check-list » fait vérifier l’administration de l’ABP.
9. Chaque équipe doit décider du médecin responsable de la prescription de l’ABP.
Celui-ci peut-être le médecin anesthésiste-réanimateur, le chirurgien, le gastroentérologue,l’imageur…
10. La dose initiale est le double de la dose usuelle. Chez l’obèse (index de masse corporelle > 35kg/m2), même en dehors de la chirurgie bariatrique, la dose de bêtalactamines est encore doublée (dose habituelle de la prophylaxie x 2).
11. La durée de la prescription doit être la plus courte possible. L’injection d’une dose unique est recommandée et la prescription au-delà de 48 heures est interdite.
12. Les protocoles d’ABP doivent être écrits, consignés par les anesthésistes-réanimateurs et les opérateurs validés par le Clin et selon l’organisation interne par la Commission des médicaments et des dispositifs médicaux stériles ou par la commission des agents anti- infectieux.
13. Les protocoles doivent être disponibles et éventuellement affichés en salles de consultation pré-anesthésique, en salles d’intervention et en unités de soin.
14. Les patients présentant un risque particulier peuvent bénéficier d’une ABP personnalisée qui doit éviter autant que faire se peut les molécules à très large spectre antibactérien (fluoroquinolones ou céphalosporines de 3ème génération notamment).
15. Les dérogations aux protocoles habituels doivent rester exceptionnelles et être argumentées.
16. Dans la mesure du possible certaines molécules doivent voir leur prescription limitée dans le cadre des protocoles d’ABP vu leur utilisation fréquente pour un traitement curatif. Il s’agit par exemple de la vancomycine (parfois proposée chez le sujet allergique) ou de l’association amino-pénicilline/inhibiteur de bêtalactamases (dont le niveau de résistance croît avec la fréquence d’utilisation).