Validation du nomogramme postopératoire de Stephenson pour prédire le risque de récidive biochimique après prostatectomie radicale
Objectifs.– En 2005, Stephenson et al. ont publié un nomogramme évaluant le risque de récidive du cancer de la prostate (CaP) jusqu’à 10 ans après la prostatectomie radicale (PR). Nous avons testé la validité de cet outil à partir d’une cohorte de patients européens.
Méthodes.– Nous nous sommes appuyés sur une cohorte de 3122 patients traités par PR par voie ouverte entre 1992 et 2007 et remplissant les critères d’inclusions définis par Stephenson et al. Aucun de ces patients n’a reçu de traitement adjuvant avant la récidive biochimique (RB) (augmentation du PSA > 0,2 ng/ml après la PR). Les survies sans récidives à 1–7 ans après la chirurgie ont été estimées à l’aide du nomogramme puis ont été testées et comparées avec les taux de survie sans récidive observés dans notre cohorte. La relation entre les taux de survie prévus et ceux observés ont été graphiquement explorés par calibration plots.
Résultat.– Le suivi médian des patients censurés à été de 48 mois. Pour l’estimation des survies sans récidive à 1–7 ans après la PR, la valeur prédictive du nomogramme allait de 78 à 89 %. La calibration entre les taux de survie sans récidive à 2 ans prévus et observés était virtuellement parfaite. Cependant, après 2 ans, des différences substantielles ont été notées.
Conclusion.– Nos résultats indiquent que le nomogramme postopératoire de Stephenson et al. est applicable aux patients européens. Cependant, des différences substantielles entre les taux de survie sans récidive observés et attendus existent. Les praticiens suivant les patients dans les suites d’une PR en s’appuyant sur le nomogramme de Stephenson et al. devraient être au courant de ce fait.