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Un traitement antiandrogénique pré-prostatectomie radicale est associé à un mauvaise récupération post-opératoire de la fonction érectile

Objectifs.- En dépit de données robustes justifiant son efficacité, la castration androgénique avant prostatectomie radicale est toujours occasionnellement utilisée. Néanmoins la castration androgénique est associée chez l’homme à une détérioration des tissus érectiles. Le but de notre étude a été de définir l’impact de la castration androgénique administrée de façon néoadjuvante avant prostatectomie radicale sur la récupération de la fonction érectile.

Méthodes.- 38 patients consécutifs traités par androgénothérapie (ADT+) avant prostatectomie radicale et ayant consulté dans un service d’andrologie ont été comparés à une cohorte contemporaine de 98 patients appareillés en termes d’âge et de comorbidités,  mais n’ayant pas reçu de traitement anti-androgénique (ADT-). La durée médiane du traitement anti-androgénique dans le groupe ADT+ était de 3 mois. Tous les patients ont eu une évaluation de la récupération de leur fonction érectile. Les données démographiques, les comorbidités et la durée de traitement par anti-androgènes ont été répertoriées pour chaque patient. Tous les patients ont eu un écho-doppler pénien dans les 6 mois suivant leur prostatectomie radicale ainsi qu’une évaluation de leur fonction érectile par auto-questionnaire de type IIEF (International Index of Erectile Function). Nous avons analysé l’incidence des insuffisances veineuses, le score moyen IIEF et la proportion des hommes présentant un score IIEF supérieur ou égal à 24 à 18 mois de leur prostatectomie radicale.

Résultats.- L’âge moyen, les profils de comorbidités, le score de Gleason médian, le taux médian de PSA pré-prostatectomie radicale, et l’intervalle moyen entre prostatectomie radicale et évaluation clinico-échographique étaient similaires entre les deux groupes. L’incidence des insuffisances veineuses péniennes dans les 6 mois post-opératoires était de 60% dans le groupe ADT+ et de 20% dans le groupe ADT- (p<0.001). De la même façon, le score IIEF et la proportion des hommes ayant un score IIEF supérieur ou égal à 24 à 18 mois de la chirurgie étaient significativement plus faibles dans le groupe ADT+, même après appariement selon le statut de préservation des bandelettes vasculo-nerveuses.

Conclusion.- Nos données suggèrent que l’usage d’une androgénothérapie pré-prostatectomie radicale impacte de façon importante la récupération post-opératoire de la fonction érectile et devrait par conséquent être évitée en l’absence de données robustes suggérant un éventuel intérêt oncologique.

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